C’est fait, le JOIDES Resolution, ce bateau scientifique de forage, fait cap vers le rift du Hess Deep. Le 17 décembre 2012, le JOIDES Resolution a levé l’ancre et l’équipage a quitté les côtes du Costa Rica que l'équipe ne reverra pas d’ici 8 semaines. Si la Hess Deep Plutonic Crust est une grande mission scientifique, c’est aussi une aventure humaine. Jean-Luc Berenguer la partage en images avec Futura-Sciences.

au sommaire


    Cap sur le rift du Hess Deep. Il faudra 4 à 5 jours de navigation pour atteindre le point triplepoint triple, où convergent les plaques tectoniques pacifique, de Cocos et de Nazca. Durant l'escale de Puntarenas, l'équipage était à pied d'œuvre. Les scientifiques ont préparé activement ensemble les derniers éléments de la mission sous la direction de leurs chefs de projet, Jonathan Snow et Kathryn Gillis.

    L'équipe scientifique internationale, embarquée à bord du <em>JOIDES Resolution</em> le 13 décembre 2012, poursuit à bord la préparation de la mission de forage. Kathryn Gillis, la chef de projet, assure le briefing. © Jean-Luc Berenguer
     
    L'équipe scientifique internationale, embarquée à bord du JOIDES Resolution le 13 décembre 2012, poursuit à bord la préparation de la mission de forage. Kathryn Gillis, la chef de projet, assure le briefing. © Jean-Luc Berenguer

    « Un départ de bateau est toujours un moment particulier », confie Jean-Luc Berenguer. Pendant que l'équipage se concentrait à la manœuvre, l'équipe scientifique immortalisait l'instant depuis le pont supérieur. L'expédition durera 8 semaines en pleine mer. S'y déroulera une grande aventure scientifique, technologique et humaine.

    Sur l'image de gauche, l'équipage (en rouge) lève l'ancre. Les scientifiques de la mission sur le ponton regardent la manœuvre de départ. © Jean-Luc Berenguer

    Sur l'image de gauche, l'équipage (en rouge) lève l'ancre. Les scientifiques de la mission sur le ponton regardent la manœuvre de départ. © Jean-Luc Berenguer  

    Pourquoi aller au Hess Deep ? 

    « Une question est revenue souvent ces derniers jours, lors de nos discussions improvisées avec les locaux de Puntarenas (au demeurant fort accueillants !) : celle de la nécessité d'aller si loin au nord des îles Galápagos pour explorer la croûte océanique », raconte Jean-Luc Berenguer. Il donne donc des éléments de réponse.

    Les modèles de croûte océanique que les scientifiques élaborent prévoient une succession de roches différentes : de la surface vers le bas, on doit trouver les sédiments, les basaltes, les dolérites et enfin les gabbrosgabbros. Si l'on souhaite atteindre cette dernière couche, il faudrait, dans un endroit quelconque de l'océan, percer au préalable 1.500 m dans des roches siliceuses qui se révèlent très dures.

      <br />Jean-Luc Berenguer modélise le rift du Hess Deep : les failles et les forces d'extension provoquent un fossé d'effondrement. Sur ses flancs, les gabbros affleurent. © Jean-Luc Berenguer
      
    Jean-Luc Berenguer modélise le rift du Hess Deep : les failles et les forces d'extension provoquent un fossé d'effondrement. Sur ses flancs, les gabbros affleurent. © Jean-Luc Berenguer

    Or, le Hess Deep est un riftrift : des failles normales et des forces d'extension ont provoqué un fossé d'effondrementeffondrement, et les gabbros affleurent à la faveur de cette géodynamique. Ce site est donc approprié pour étudier les couches profondes de la croûte océanique.

    Dans quelques jours, avant Noël, le bateau s'immobilisera sur le site. Il maintiendra sa position grâce à sa technologie de pointe et les travaux de carottagecarottage débuteront... À suivre !