Les Jeux olympiques ont commencé ce 27 juillet 2012. Avant même le début de cet événement, plusieurs organismes soulignaient déjà les nombreux efforts écologiques réalisés ou non par les organisateurs, notamment lors de la construction des infrastructures. Les JO de Londres seront-ils donc « verts », même si certains bémols sont à déplorer ?

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    Les Jeux olympiques de Londres promettent d'être les plus « verts » à ce jour, même si des compromis ont été apportés depuis les engagements flamboyants pris il y a 7 ans, lors de la candidature de la capitale britannique. Pour les militants écologistes, seule Sydney (JO de l'an 2000) peut sérieusement mettre en avant son attention portée au respect de certaines valeurs du développement durable. Pékin, il y a 4 ans, se place loin derrière, avec son ciel chargé de pollution et de nombreuses infrastructures aujourd'hui abandonnées.

    Jane Thomas, des Amis de la Terre, salue les efforts « considérables » des JO de Londres dans les transports collectifs, le recyclage, l'utilisation de l'eau et le réemploi des infrastructures après les JO. « Londres fournit un point de référence pour les Jeux dans le futur, et c'est déjà quelque chose qu'on peut saluer », selon elle.

    Le St James Park, au centre de Londres, verra passer des athlètes concourant dans 6 épreuves, dont le marathon et la course en ligne en cyclisme. © Patrick Wang, shutterstock.com

    Le St James Park, au centre de Londres, verra passer des athlètes concourant dans 6 épreuves, dont le marathon et la course en ligne en cyclisme. © Patrick Wang, shutterstock.com

    Un vaste jardin après les JO 2012 sur un ancien site pollué

    « Le programme vert des Jeux de Sydney était très bon, mais Athènes et Pékin n'ont pas vraiment suivi », remarque Shaun McCarthy, à la tête de la commission pour le développement durable des JO, indépendante des organisateurs. Les visiteurs du parc olympique, à l'est de Londres, arriveront massivement en transports en commun et les organisateurs ont délibérément choisi de ne pas construire de parkings, hormis pour les équipes et les officiels. Ils seront de plus incités à jeter leurs déchets dans des poubelles distinctes en vue d'un tri et d'un recyclage quasi total.

    Lors de la constructionconstruction du site, 2 millions de tonnes de sols pollués ont été nettoyés et réutilisés sur place, afin d'éviter des transports coûteux en énergieénergie. Environ 300.000 plantes et 2.000 arbres poussent dans ce qui va devenir un vaste jardin. Les restes de « poissons durables » (pêchés dans le respect de l'environnement) et de la viande « locale » vendus par McDonald's, fournisseur exclusif des Jeux, seront compostés. McDo promet en plus de transformer l'huile de friture en biodiesel pour alimenter sa flotte de camions. Par ailleurs, les épreuves de cyclisme se dérouleront dans un vélodrome à haute performance énergétique, à la ventilation naturelleventilation naturelle.

    Les organisateurs ont toutefois dû en rabattre sur certains projets, comme celui d'avoir une éolienneéolienne sur site. Ils ont aussi renoncé à utiliser un carburant « propre » pour la flamme olympique, qui brûlera au gazgaz butane et propanepropane. La commission pour le développement durable des JO pointe également l'utilisation « inutile » de quantités massives d'acieracier (1.500 tonnes) pour la tour de 114,5 m de haut conçue par Anish Kapoor, pour le géant de l'acier Arcelor Mittal, par ailleurs copieusement moquée pour sa laideur.

    Des tonnes de plastique sans traçabilité

    La commission déplore également l'utilisation de tonnes de plastique dans les produits dérivés, sans garantie de traçabilitétraçabilité éthique.

    Le sponsoring des Jeux est la bête noire des écologistes, qui décernent des « médailles » du sponsor le plus critiquable. En ligne de mire, Dow Chemical, propriétaire de Union Carbide, responsable de la pollution de BhopalBhopal en Inde, et Rio Tinto, qui fabrique les médailles olympiques à partir de métalmétal extrait d'une mine de l'Utah où il est poursuivi pour pollution.

    Les écologistes mettent aussi en avant la difficulté d'organiser des Jeux « responsables » nécessitant, tous les 4 ans, de construire des infrastructures massives et de transporter des millions de gens par avion. Pour Jenny Jones, membre du parti vert au conseil municipal de Londres, « si nous voulions continuer d'organiser ces Jeux extravagants tous les 4 ans, la meilleure option serait de les faire tourner sur 4 ou 5 villes qui ont déjà tous les équipements requis ».

    In fine, il faudra des années avant de dresser un bilan « durable » des Jeux, lorsque les infrastructures auront été reconverties et le site intégré - ou non - à la ville. L'avenir du stade olympique reste pour l'heure en suspens, et le départ annoncé du directeur général de l'organisme chargé de l'« après-Jeux », Andrew Altman, en dit long sur ses difficultés de reconversion.