Les quantités d'éléments radioactifs relâchés dans l'atmosphère annoncées par le gouvernement japonais après la catastrophe de Fukushima ont été largement sous-estimées. C'est ce que rapporte une étude qui s'est intéressée aux isotopes de césium et de xénon.

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    Les émissions radioactives qui ont suivi l'explosion de la centrale de Fukushima ont été largement sous-estimées. © Daveeza, Flickr, cc by sa 2.0

    Les émissions radioactives qui ont suivi l'explosion de la centrale de Fukushima ont été largement sous-estimées. © Daveeza, Flickr, cc by sa 2.0

    Une étude vient de montrer que les taux de radioactivité qui avaient été rendus publics par le gouvernement japonais suite à l'accident de Fukushima du 11 mars 2011 ont été très largement sous-estimés. Les résultats de cette nouvelle analyse, menée par le chercheur norvégien Andreas Stohl et publiée dans le journal Atmospheric Chemistry and Physics, révèlent des quantités jusqu'à deux fois supérieures à celles qui avaient été communiquées.

    Taux d'émission de césium-137 pendant les 2 semaines qui ont suivi l'explosion de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2011. © <em>Nature</em>, d'après Stohl <em>et al.</em> 2011

    Taux d'émission de césium-137 pendant les 2 semaines qui ont suivi l'explosion de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2011. © Nature, d'après Stohl et al. 2011

    Deux fois plus de césium 137

    L'analyse se fonde sur les données de la radioactivité mesurée sur l'ensemble du Globe ainsi que sur le devenir des émissionsémissions radioactives produites par la centrale. Les scientifiques se sont notamment intéressés au césiumcésium-137, un isotopeisotope très nocif pour l’environnement et les êtres vivants. Ils ont noté que l'explosion de la centrale avait libéré 3,5.1016 becquerelsbecquerels (Bq) de césium alors que le gouvernement japonais n'en avait annoncé que 1,5.1016 Bq, soit 2,3 fois moins.

    De même concernant le xénonxénon-133, un autre isotope radioactif (mais moins dangereux pour la santé). Le gouvernement japonais avait communiqué une libération de 1,1.1019 Bq alors que l'étude montre que 1,7.1019 Bq ont en réalité été relâchés dans l'atmosphère (soit davantage que lors de la catastrophe de Tchernobyl). Les auteurs notent néanmoins que ces évaluations devront être confirmées par des analyses de terrain.