L’eau radioactive s’écoule dans le sol et vers la mer, tandis des radionucléides s’échappent dans l’atmosphère. Les travaux dans la centrale sont toujours aussi complexes, ainsi que la recherche des corps aux alentours dans la zone évacuée. Quant au panache, il se promène et essaime – un peu – d’iode 131 au-dessus de l’Europe...

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    Face au taux d'iode en augmentation, on envisage plusieurs solutions. © Idé

    Face au taux d'iode en augmentation, on envisage plusieurs solutions. © Idé

    Dans la centrale de Fukushima, les opérations de refroidissement sont toujours en cours et la situation des réacteurs ne semble pas avoir évolué défavorablement ces derniers jours d'après les informations fournies par l'opérateur Tepco. En revanche, c'est la diffusion de la radioactivité qui commence à inquiéter et à soulever de difficiles problèmes. L'eau abondamment déversée se diffuse dans le sol malgré les pompages effectués, lesquels génèrent des massesmasses liquidesliquides à stocker alors qu'on ne sait pas trop où les mettre. Sans doute utilisera-t-on, comme il est envisagé actuellement, un tanker mouillé à proximité de la centrale.

    Tout autour des installations, dans la zone déjà évacuée et qui a aussi été dévastée par le tsunami, la radioactivité gêne toujours la recherche des corps. Selon un fonctionnaire de la préfecture de Fukushima, cité par l'agence AP, 18 corps ont été retrouvés mercredi dans cette zone où patrouillent des hommes en combinaison de protection au milieu des décombres radioactifs. Les autorités déconseillent désormais la crémation des victimes, pour éviter d'expédier des éléments radioactifs dans l'atmosphère...

    L'eau de la centrale s'écoule aussi vers la mer, comme on l'a vu ces derniers jours, avec une radioactivité évoluant irrégulièrement, apparemment essentiellement due à l'iodeiode 131, dont la demi-viedemi-vie n'est que de 8 jours, comme le souligne avec insistance Tepco. Les communiqués égrènent les pics successifs, exprimés en quantités d'iode par rapport à la normale : 1.250 fois plus samedi, 1.850 fois dimanche, 3.355 fois mercredi, 4.385 hier soir, à 330 mètres du rivage...

    Surveillance obligatoire, même en France

    Dans l'atmosphère, cette radioactivitéradioactivité s'étend à l'échelle de l'hémisphère nord et son augmentation est mesurable aux États-Unis et en Europe. En France, le laboratoire de la Criirad (organisme indépendant) a mesuré dans un dépôt d'eau de ValenceValence (Drôme) une activité très faible venue de l'eau de pluie et due là aussi à l'iode 131, et estimée entre 0,3 et 1,1 becquerelbecquerel/litre (Bq/l). L'échantillon, précise la CriiradCriirad, correspond à la pluie tombée tout près de Valence entre le dimanche 27 mars à 10 h 30 et le lundi 28 à 8 h 00. De son côté, l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) avait détecté 1,73 Bq/l au Vésinet, près de Paris. Selon la Criirad, on peut estimer qu'avec la quantité cumulée dans les 15 jours à venir, les retombées d'iode 131 « pourraient atteindre plusieurs centaines de  Bq/m2 [de sol], voire quelques milliers de Bq/m2 en cas de conditions météorologiques très défavorables ou d'augmentation plus importante que prévue de l'activité de l'airair ».

    Ces valeurs sont loin de constituer un danger sanitaire mais montrent qu'il est important d'en suivre l'évolution... « Les produits alimentaires sensibles, notamment les légumes à larges surfaces de captage - type épinards, salades, blettes... - devraient présenter des niveaux de contaminationcontamination très faibles mais mesurables et qui vont progressivement augmenter » conclut la Criirad.