Produire un carburant destine à l'automobile à partir de graisses animales est plus qu'un projet : le Groupement des Mousquetaires a mis une usine est déjà en chantier sur le port du Havre.

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    L'usine du Havre devrait produire, grâce aux graisses animales et à des huiles usagées, 100.000 t de biocarburants par an. © John Kroetch, shutterstock.com

    L'usine du Havre devrait produire, grâce aux graisses animales et à des huiles usagées, 100.000 t de biocarburants par an. © John Kroetch, shutterstock.com

    Le Groupement des Mousquetaires, connu sous ses enseignes Intermarché et Netto, va construire au Havre la première usine française de biocarburants produits à partir de graisses animales, ont annoncé jeudi ses dirigeants en présentant le chantier. Ce distributeur s'est associé avec l'équarisseur Saria pour investir 40 millions d'euros dans cette installation. « Il s'agit de valoriser des déchets de graisses animales pour en faire des biocarburants sans mobiliser des ressources utilisables dans l'alimentation humaine », a déclaré Christophe Bonno, directeur du pôle industriel des Mousquetaires.

    L'usine, qui doit entrer en service au second semestre 2013, emploiera 25 personnes et occupera une surface de 4.000 m2 sur le port du Havre. Son chiffre d'affaires pourrait atteindre les 80 millions d'euros annuels. Elle pourra transformer 75.000 t de graisses animales par an, soit la moitié environ de la « production » française dans ce domaine. Elle absorbera une matièrematière première collectée, en majorité par Saria, et dont une partie proviendra des déchets résultant des activités de transformation de la viande du réseau des Mousquetaires.

    La quasi-totalité de ces graisses deviendra du biocarburant à l'issue d'un processus de « transestérification » (transformation d'un esterester en autre ester, technique de production du biodieselbiodiesel). Le produit sera envoyé dans des dépôts pétroliers où il sera mélangé à des biocarburants d'origine végétale et à du gazole, pour former du biodiesel. Une partie sera ensuite écoulée dans les stations-service du Groupement des Mousquetaires et le reste sera vendu sur le marché. « Nous aurons ainsi bouclé la boucle », a indiqué Christophe Bonno.