Les écologistes de l'association Sea Shepherd sont partis à la rencontre des navires nippons pour les empêcher de chasser la baleine. Forts de leurs trois navires et leurs deux drones ils peuvent repérer et suivre efficacement les baleiniers. La bataille s'annonce encore plus féroce que les années précédentes.

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    C'est tous les ans le même refrain mais, à chaque fois, les moyens technologiques montent d'un cran. Alors que la chasse à la baleine a débuté côté nippon, les écologistes de Sea Shepherd partent en campagne contre la flotte japonaise et le moins que l'on puisse dire est que les moyens mis en œuvre sont colossaux, dignes des guerres les plus modernes.

    Déjà, il y a deux ans, les occupants d'un navire de l'association Sea Shepherd, le Ady Gil, lançaient des boules puantes à bord du baleinier Shonan Maru 2 et tentaient de bloquer ses hélices avec une corde. Le bateau ainsi agressé s'est fait attaquant et a violemment heurté le Ady Gil.

    Sea Shepherd écourte la chasse en 2011

    Pire, en févier 2011, alors que les baleiniers nippons avaient mis le cap sur l'océan Austral (ou Antarctique), plusieurs navires appartenant à l'association Sea Shepherd les avaient interceptés. D'abord repérés par hélicoptèreshélicoptères, les Japonais avaient ensuite été pris à l'abordage. Et après quelques semaines de lutte en mer, les pêcheurs avaient dû écourter leur campagne. Autant dire que leur honneur est atteint et qu'il ne s'agit pas de subir une seconde déroute d'affilée.


    En janvier 2010, l'Ady Gil est percuté par le Shonan Maru, un baleinier japonais. © Sea Shepherd Conservation Society

    Des moyens sophistiqués

    L'association écologiste possède des ressources. Loin des simples boules puantes, c'est avec des drones que les membres de Sea Shepherd suivent cette année les embarcations nippones. Dans un premier temps, celles-ci avaient été repérées par le Bob Barker et le Steve Irwin, deux des navires de Sea Shepherd. Mais des bateaux de sécurité, qui escortent les baleiniers - nouveauté de cette année -, étaient venus à leur rencontre, empêchant la poursuite.

    Les drones ont ainsi été déployés afin de suivre les navires de pêches. Le passage laissé libre par les escortes, occupées à bloquer le Steve Irwin, le Bob Baker et le Brigitte Bardot ont ainsi pu retourner au combat. Les écologistes ont donc cueilli les Japonais à environ 800 km à l'ouest de l'Australie, soit bien avant la zone de pêche. C'est à partir de maintenant que le combat commence et il s'annonce féroce, le but étant d'empêcher la flotte nippone de pénétrer dans la zone de pêche.

    Le <em>Steve Irwin</em>, navire de l'association <em>Sea Shepherd</em>. © Michael Willimas/Sea Shepherd

    Le Steve Irwin, navire de l'association Sea Shepherd. © Michael Willimas/Sea Shepherd

    Il faut dire que la chasse à la baleine déchaîne les passions et que les chasseurs japonais de baleines ont tendance à se moquer de la communauté internationale. Malgré son interdiction en 1986, les Japonais poursuivent la pêche sous couvert d'étude scientifique, ce qui a le don d'exaspérer les pays qui ne veulent pas de cette chasse, Australie en tête. Au cours de ces 15 dernières années, environ 15.000 baleines ont ainsi été pêchées, tandis que la Commission baleinière internationale ferme les yeuxyeux sur cette chasse commerciale qui ne dit pas son nom.

    Les aides aux victimes de Fukushima financent la chasse

    En outre, récemment, des fonds normalement destinés aux victimes de l'accident de Fukushima ont été alloués à la pêche à la baleine. Encore une fois, le gouvernement japonais a quelque peu rusé prétextant que certains villages pêcheurs avaient été touchés par le tsunamitsunami - ce qui est vrai ! Ce subterfuge avait suscité la colère des ONG et représente un argument supplémentaire pour Sea Shepherd.

    L'association américaine se veut pacifiste mais chaque année, les affrontements sont plus violents pour protéger la vie des baleines. Espérons néanmoins que la vie des hommes engagés dans la bataille ne soit pas en jeu.