La marée noire provoquée par l'explosion du Deepwater Horizon est la pire de l'histoire des États-Unis. Sur le littoral, pourtant, les communautés d'arthropodes qui vivent dans les marais salants semblent avoir plutôt bien récupéré de cette pollution, et ce rapidement.

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    Le procès jugeant de la responsabilité de BP dans la marée noire du Deepwater Horizon n'est pas encore terminé mais la firme britannique a déjà précisé qu'elle versera un acompte de 7,8 milliards de dollars aux quelque 100.000 plaignants. © ideum, cc by sa 2.0

    Le procès jugeant de la responsabilité de BP dans la marée noire du Deepwater Horizon n'est pas encore terminé mais la firme britannique a déjà précisé qu'elle versera un acompte de 7,8 milliards de dollars aux quelque 100.000 plaignants. © ideum, cc by sa 2.0

    On s'en doute, une marée noire ne représente pas exactement une cure de jouvence pour les écosystèmes qui la subissent. Toutefois, des chercheurs de l'université de Houston, au Texas, ont découvert que certains groupes d'animaux, comme les arthropodes, sont capables de bien se remettre d'un tel épisode.

    Le 20 avril 2010, au large de la Louisiane (États-Unis), dans le golfe du Mexique, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, appartenant à la firme britannique BP, explosait. En totalité, ce sont environ 780 millions de litres d'hydrocarburehydrocarbure qui ont été déversés dans la mer, provoquant une marée noire sans précédent.

    Communautés d'arthropodes dans les marais salants

    Les marais salants, qui bordent les côtes de la Louisiane, ont rapidement été touchés. Ces zones humides accueillent des écosystèmes riches. La principale essence de plante - Spartina alterniflora - abrite des communautés d'arthropodes importantes. C'est sur le cas de ces animaux que les scientifiques se sont penchés. Il s'agit d'insectes, comme des hémiptèreshémiptères suceurs de sève ou des diptèresdiptères, d'araignéesaraignées, de collemboles ou encore de petits crabes et escargots.

    Le littoral de la Louisiane se décompose généralement en trois parties. Une zone morte, une zone de varech où les algues viennent se déposer avec la marée, puis une zone de marais où <em>S. alterniflora</em> est dominante. © McCall et Spennings, <em>Plos One</em>, 2012

    Le littoral de la Louisiane se décompose généralement en trois parties. Une zone morte, une zone de varech où les algues viennent se déposer avec la marée, puis une zone de marais où S. alterniflora est dominante. © McCall et Spennings, Plos One, 2012

    L'analyse présentée dans Plos One, a été effectuée à partir d'échantillons prélevés juste après la catastrophe et un an plus tard. Elle indique que ces communautés sont capables de rapidement se remettre d'une marée noire (en une année, en l'occurrence), à condition que leur hôte, S. alterniflora, soit en bonne santé.

    Rétablissement un an après la marée noire de Deepwater Horizon

    Et il l'est. Des analyses du sol et des caractéristiques physiquesphysiques des plantes indiquent que c'est l'ensemble de l'écosystème qui, bien que frappé de plein fouet par la marée noire, a très rapidement récupéré. Ces catastrophes écologiques sont censées altérer le pH des sols, la porositéporosité, etc. Autant de facteurs qui ont une importante influence sur la croissance de la plante. Pourtant, les mesures n'indiquent aucune différence entre les sites touchés et les autres, un an après la catastrophe de Deepwater Horizon.

    Les chercheurs ont montré que la quantité d'arthropodes dans les sites touchés par la marée noire était, au bout d'un an, similaire à celle de zones contrôles, restées indemnes. Preuve que les communautés se sont rétablies.

    Il s'agit plutôt d'une bonne nouvelle. Il faut cependant noter que l'impact sur les écosystèmes a sans doute été fortement limité par les mesures de nettoyage du littoral, qui ont mobilisé plusieurs milliers de citoyens américains. Les oiseaux, poissons, cétacés et autres animaux marins, eux, n'ont pas eu la même chance...