Une étude intitulée Berkeley Earth Surface Temperature et menée par un ancien climatosceptique, vient de conclure à un réchauffement de la surface terrestre de 1 °C depuis les années 1950, résultat similaire aux études réalisées jusqu'à présent. De quoi convaincre les autres climatosceptiques ?

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    Une nouvelle étude devrait convaincre les climatosceptiques. © Guillaume Brialon, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Une nouvelle étude devrait convaincre les climatosceptiques. © Guillaume Brialon, Flickr, cc by nc sa 2.0

    En novembre 2009, l'affaire du Climategate, de ces emails interceptés par une poignée de pirates climatosceptiques sur le compte du climatologueclimatologue Phil Jones, éclatait officiellement. C'était l'apogéeapogée d'un combat entre la grande majorité des scientifiques spécialisés dans les questions du climat, qui sont d'accord pour admettre que la Terre se réchauffe, et les climatosceptiques - des amateurs, des scientifiques non spécialistes et quelques climatologues - qui n'y croient pas.

    Richard Muller, de l'université Berkeley, faisait partie de cette dernière catégorie. Mais à la différence de certains climatosceptiques, il a décidé de mettre les mains dans le cambouis et de se faire sa propre idée, en partant des données brutes. C'est le projet Berkeley Earth Surface Temperature.

    Une analyse qui tient compte des remarques climatosceptiques

    Il consistait à compiler toutes les données existantes sur le sujet afin de construire une évaluation de la température terrestre, grâce à des analyses statistiques nouvelles et différentes de celles utilisées pour les études antérieures. En outre, ces analyses tenaient compte des principales critiques émises par les climatosceptiques sur les méthodes d'analyses.


    Visualisation de la variation de température à la surface de la Terre depuis 1800, réalisée à partir des données de l'étude Berkeley Earth Surface Temperature. © Berkeley Earth Surface Temperature, YouTube

    L'une d'entre elles - l'effet d'îlot thermique urbain - consistait à affirmer que les stations de mesure de températures placées en zone urbaine ne pouvaient apporter que des données biaisées puisque l'époque à laquelle les mesures ont été effectuées coïncide avec le développement urbain et donc, à priori, avec une augmentation de la température environnante (qui ne serait donc pas imputable au réchauffement climatique).

    « Une augmentation de la température moyenne »

    Cette semaine, un communiqué de presse étonnant provenant de l'université de Berkeley a résumé l'étude : les résultats sont très similaires à celles menées jusqu'à présent par les experts du climat et « l'étude a trouvé des preuves fiables indiquant une augmentation de la température moyenne de la surface de la Terre d'environ 1 °C depuis le milieu des années 1950 ».

    Bien sûr, pour l'instant, les résultats de l'équipe emmenée par Richard Muller n'ont pas encore été publiés dans une revue à comité de lecture. Ils sont en libre accès sur le site de l'université de Berkeley mais c'est là aussi un des points forts de cette étude. Les protocolesprotocoles, résultats et méthodes d'analyses sont ouverts à tous et soumis à d'éventuels critiques ou commentaires, en open sourceopen source.

    Moyenne des températures en fonction des différents jeux de données. © <em>Berkeley Earth Surface Temperature</em>

    Moyenne des températures en fonction des différents jeux de données. © Berkeley Earth Surface Temperature

    C'est notamment cette confidentialitéconfidentialité qui avait été reprochée aux scientifiques traitant des questions climatiques et qui avait été à l'origine du Climategate. Le fait de soumettre l'intégralité des données et des protocoles en libre accès est aussi une action militante de la part de Richard Muller pour qui l'open science devrait être réhabilitée.

    Pour les climatosceptiques chevronnés, il y aura toujours de bonnes raisons de contester ces résultats. Quelques-uns d'entre eux ont déjà déclaré qu'ils ne parvenaient pas à retrouver les résultats de Richard Muller à partir des données exposées. N'est-il pas temps de présenter des excuses à la communauté des climatologues qui est vivement secouée et critiquée depuis plusieurs années ?