En réponse au réchauffement climatique, on s’attend à ce que les précipitations et les événements météorologiques extrêmes, tels que l’ouragan Sandy, augmentent. Il semblerait pourtant que ce soit bien l’inverse qui se produise : ces 70 dernières années, le taux de précipitations terrestres global a diminué ! Étrange ? Pas tellement si l'on considère d’autres acteurs du dérèglement climatique que la température. 

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    L'impact de l'Homme sur le climat est un éternel débat. Contribue-t-il à l'augmentation des événements extrêmes tels que l'ouragan Sandy ou la canicule de 2003 en France ? Difficile de répondre, le système climatique est une machine complexe. D'autant plus qu'aujourd'hui on apprend que sur ces 70 dernières années, le taux de précipitations sur les continents aurait diminué alors qu'on s'attendait à ce qu’il augmente. 

    Dans une étude récente, parue dans le Geophysical Research Letters, une équipe australienne a analysé les données mensuelles de précipitation globale sur la période 1940-2009. Sur ces 70 années, la tendance globale est presque nulle. En d'autres termes, le taux de précipitations moyen de la Terre, océans et surfaces continentales compris, est quasi constant depuis 70 ans. 

    La répartition des précipitations dans le monde est très hétérogène. Les pays situés sur la ligne équatoriale sont soumis à d'important régimes de précipitations, tant mensuellement (en bleu marine, heavy rain every month), que saisonnièrement (en bleu turquoise, heavy seasonal rain). Les régions désertiques comme le Sahara sont soumises à un faible régime de pluie (en beige, infrequent rain). Aux pôles, c'est la neige qui domine (en blanc, snow). Enfin aux moyennes latitudes, le régime de pluie est faible sur la saison (bleu clair, light seasonal rain) et modéré sur les mois (bleu ciel, moderate rain every month). © <em>The open university</em>, cc

    La répartition des précipitations dans le monde est très hétérogène. Les pays situés sur la ligne équatoriale sont soumis à d'important régimes de précipitations, tant mensuellement (en bleu marine, heavy rain every month), que saisonnièrement (en bleu turquoise, heavy seasonal rain). Les régions désertiques comme le Sahara sont soumises à un faible régime de pluie (en beige, infrequent rain). Aux pôles, c'est la neige qui domine (en blanc, snow). Enfin aux moyennes latitudes, le régime de pluie est faible sur la saison (bleu clair, light seasonal rain) et modéré sur les mois (bleu ciel, moderate rain every month). © The open university, cc

    La pollution atmosphérique est en cause

    Toutefois, en analysant le taux de précipitations mensuel uniquement sur les surfaces continentales, les chercheurs ont relevé un changement dans le système pluvial. En moyenne, il y aurait une diminution spatiotemporelle des précipitations globales terrestres. Sur ces 70 ans, la fréquence et la répartition géographique des chutes de pluie ont été modifiées.

    La distribution des pluies sur les continents a évolué. Il semblerait que les régions sèches s'humidifient tandis que les régions humides s'assèchent. Les études antérieures montraient une augmentation des précipitations en Amérique du Nord, Europe et Australie. Les chercheurs australiens obtiennent les mêmes résultats dans ces régions mais montrent également une remarquable chute des précipitations en Inde, Chine et Amazonie, régions particulièrement humides. 

    L'augmentation de la température n'est pas en cause. En revanche, une nette corrélation entre le taux d'émissionémission d'aérosols et l'augmentation du taux de précipitation a été mise en évidence. En effet, toutes les régions où les précipitations ont augmenté figurent parmi celles qui se distinguent par les fortes émissions d'aérosolsaérosols. Leur concentration dans l'atmosphèreatmosphère influe donc directement sur le système pluviométrique naturel.