C’est un assureur qui l’affirme : avec près de 300.000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts, l’année 2010 est un cru exceptionnel pour les catastrophes naturelles.

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    L'ouragan Igor, le 12 septembre 2010 à 16 h 00 TU, observé par le satellite Aqua. © Nasa Goddard Space Flight Center

    L'ouragan Igor, le 12 septembre 2010 à 16 h 00 TU, observé par le satellite Aqua. © Nasa Goddard Space Flight Center

    Comme chaque mois de janvier, la compagnie de réassurrance allemande Munich Re a publié son rapport annuel sur les événements catastrophiques naturels de l'année écoulée. Ce document, qui semble faire référence, comptabilise 950 catastrophes sur la planète, ce qui en fait la médaille d'argentargent depuis 1980. Le nombre des victimes s'élève à 295.000 morts et les pertes financières à 130 milliards de dollars (97 milliards d'euros). Ces scores dépassent largement les moyennes annuelles depuis 1980, qui sont (toujours selon la même source) de 615 catastrophes, 66.000 morts et 95 milliards de dollars (71 milliards d'euros). En nombre de victimes, 2010 n'a été dépassée que par 1983, quand une terrible famine a tué 300.000 personnes après une grave sécheresse au sud de l'Éthiopie.

    Le rapport de Munich Re note que les neuf dixièmes des catastrophes naturelles de 2010 sont dus au climat. L'événement le plus meurtrier reste cependant le séisme en Haïti, qui a tué 222.570 fois. Toutefois, cet épouvantable bilan ne se solde, sur le plan financier, que par « des pertes négligeables pour l'industrie de l'assurance »... En revanche, le séisme qui secoué le Chili en février a fait 520 victimes et coûté 30 milliards de dollars (22 millions d'euros). De même, la spectaculaire éruption de l’Eyjafjöll, au mois d'avril, n'a pas fait de victimes. Elle est cependant revenue très cher aux compagnies aériennes mais semble-t-il pas beaucoup aux assureurs, comme le note le rapport (lequel ne manque pas de suggérer que ce risque aurait pu être mieux couvert, n'oublions pas que ce document est rédigé par un assureur...).

    Éruption du volcan Eyjafjöll au niveau du col de Fimmvörðuháls au crépuscule. © Boaworm

    Éruption du volcan Eyjafjöll au niveau du col de Fimmvörðuháls au crépuscule. © Boaworm

    Des ouragans plus nombreux

    Pour le reste, c'est, comme il a été dit, essentiellement le climat qui est à l'origine des catastrophes les plus nombreuses, avec des tempêtes, comme Xynthia, de puissants ouragans comme Igor ou plusieurs tornadestornades aux États-Unis, sans oublier les gigantesques inondationsinondations au Pakistan. Cette terrible catastrophe, dont les médias ne parlent plus beaucoup aujourd'hui, continue de faire des dégâts dans un pays déjà éprouvé par la guerre. Le réassureur ne peut que constater qu'un nombre « incalculable » de Pakistanais ont perdu leur maison ou leurs terresterres et que le coût s'élèverait à 9,5 milliards de dollars (7 milliards d'euros). Il manque au bilan les inondations actuelles en Australie, qui couvrent une superficie considérable.

    « Le nombre d'ouragans se situe bien au-dessus de la moyenne » commente Peter Höppe, le responsable de l'étude des risques naturels chez le réassureur allemand. Le rapport constate aussi que la température des eaux de surface de l'Atlantique nord est restée 2°C au-dessus des moyennes à long terme, à cause du phénomène climatique appelé La NiñaLa Niña. Peter Höppe, prévoyant, estime que ces événements sont « en ligne » avec le réchauffement général observé ces dernières décennies et qu'il faut se préparer à l'avenir à des ouragans plus nombreux et plus puissants.

    On peut aussi trouver un bilan très détaillé sur le site Catastrophes Naturelles, où on remarque par exemple que la chaleurchaleur a fait 53.251 victimes en 2010.