On le savait déjà, la naissance des étoiles se fait dans la douleur. Le Very Large Telescope vient d'en apporter une nouvelle preuve en image en plongeant dans une pouponnière stellaire.

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    NGC 6729 (connue également sous le nom de Caldwell 68) est une nébuleuse observable dans la constellation de la Couronne australe qui fut découverte en 1861 par l'astronomeastronome allemand Johann F.- J. Schmidt, alors qu'il était directeur de l'observatoire d'Athènes. C'est l'une des nurseries stellaires les plus proches de nous, à moins de 500 années-lumière, ce qui lui vaut d'être très étudiée.

    NGC 6729 est un mélange de nébuleuse en émission dont le gazgaz est ionisé par le rayonnement de jeunes étoilesétoiles chaudes, et de nébuleuse par réflexion dont la poussière réfléchit la lumière des astresastres proches, un cocktail qu'on retrouve dans Messier 20, la fleur céleste. Nichées au cœur de nuagesnuages moléculaires, les jeunes étoiles sont indétectables directement si on les observe dans le domaine visible. Par contre on reconnaît les perturbations qu'elles provoquent dans leur voisinage sous la forme d'objets de Herbig-Haroobjets de Herbig-Haro.

    De jeunes étoiles agitées

    George Herbig et Guillermo Haro ont été les premiers astronomes dans les années 1950 à réaliser des spectresspectres de ces arcs lumineux étrangement colorés que sont les objets HH. Ils se rendirent compte qu'il s'agissait de jets de gaz et de matièrematière éjectés avec violence par de jeunes étoiles instables, qui semblaient sujettes au hoquethoquet. On en trouve aussi des exemples dans la Lagune, une autre région qui connaît le baby-boom stellaire. Projetées depuis les pôles de ces jeunes étoiles agitées, les traînées lumineuses de matière atteignent des vitessesvitesses voisines du million de kilomètres par heure et vont heurter le gaz environnant, créant ainsi des ondes de choc.

    L'image ci-dessous est le fruit du travail informatique d'un amateur russe, Sergey Stepanenko, dans le cadre du concours « Les Trésors Cachés 2010 de l'ESO ». L'observatoire européen a en effet invité l'an passé les astronomes amateurs à se plonger dans ses volumineuses archives de données astronomiques pour en extraire les images de leur choix et en proposer de nouvelles versions. Un travail ingrat mais gratifiant, récompensé pour le vainqueur par un voyage au Chili, histoire de découvrir le Very Large TelescopeVery Large Telescope !

    En retravaillant et en compositant plusieurs images prises par le VLT, Sergey Stepanenko a obtenu le cliché ci-dessous qui lui a valu la troisième place du concours. Les couleurscouleurs initiales ont été accentuées de façon à bien montrer les principaux gaz projetés par les jeunes étoiles qui sont l'hydrogènehydrogène (en orange) et le soufresoufre ionisé (en bleu). On les observe dans la partie supérieure gauche de l'image.