Dans le Grand Nuage de Magellan, les turbulentes étoiles de l'amas NGC 1929 sont à l'origine d'une immense bulle de gaz que vient de photographier le VLT.

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    Observés pour la première fois au XVIe siècle par le navigateurnavigateur Ferdinand Magellan dans le ciel de l'hémisphère sudhémisphère sud au cour de son tour du monde, les deux Nuages de Magellan sont des petites galaxies voisines de notre Voie lactée dont elles ne sont pas les satellites comme on l'a longtemps cru. En 2007 l'observatoire en rayons X Chandra avait découvert N 19, une superbulle dans le Petit Nuage de Magellan.

    Il s'agit d'une vaste enveloppe de gaz formée à la suite de l'explosion de plusieurs supernovaesupernovae dont les ondes de choc créent une immense cavité dans le milieu interstellaire et repoussent le gaz à la périphérie. Le VLTVLT de l'ESO vient de photographier une structure similaire dans le Grand Nuage de MagellanGrand Nuage de Magellan, surnommée N 44 et centrée sur l'amas NGCNGC 1929.

    Le VLT est installé au Chili sous l'un des plus beaux ciels de la planète. © Iztok Boncina/ESO

    Le VLT est installé au Chili sous l'un des plus beaux ciels de la planète. © Iztok Boncina/ESO

    Des conditions infernales, et pourtant...

    Les étoiles de l'amas NGC 1929 sont responsables de l'existence de la superbulle N 44. Les étoilesétoiles les plus massives qui ont explosé en supernovae on soufflé une enveloppe de gaz devenue lumineuse sous l'action du rayonnement ultravioletultraviolet intense qu'émettent de jeunes soleilssoleils. L'intérieur de la superbulle (qui mesure environ 325 par 250 années-lumièreannées-lumière) est rempli d'un gaz ionisé très chaud (plusieurs millions de kelvinskelvins). Contrairement à ce que la violence des phénomènes en jeu peut laisser penser, il se forme de nouvelles étoiles en bordure de la superbulle, là où le gaz est comprimé. Notre Système solaireSystème solaire est d'ailleurs lui-même presque au centre d'une vieille superbulle aujourd'hui refroidie. Les astronomesastronomes ont découvert son existence en observant une baisse de la lumière des étoiles à une distance de quelques centaines d'années-lumière, baisse provoquée par la poussière interstellairepoussière interstellaire amassée à la périphérie de la bulle.

    L'image ci-dessous a été composée par l'argentin Manu Mejias qui a obtenu le 7e prix du concours intitulé "les trésors cachés 2010 de l'ESO", une manifestation destinée à inciter les astronomes amateurs à plonger dans les archives de l'Observatoire européen pour y dénicher des joyaux bien cachés.