Observée depuis presque mille ans, la nébuleuse du Crabe, premier objet du catalogue astronomique de Messier (on l'appelle donc M1), vient d'être mise à nu par trois télescopes de la Nasa, Hubble, Chandra et Spitzer.

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    Les chroniqueurs de l'empereur chinois Song Renzong en ont laissé la trace dans leurs écrits : une nouvelle étoile s'est invitée dans le ciel en juillet 1054. Située dans la constellation du Taureau, cette supernova a brillé en plein jour pendant trois semaines (avec une magnitude comprise entre -3 et -5) puis resta visible la nuit à l'œilœil nu pendant encore deux ans. Surnommée SNSN 1054, elle fait partie des 8 supernovaesupernovae galactiques dont l'explosion a été observée et consignée.

    Il aura suffi d'attendre seulement 4 mois pour observer des modifications dans les filaments de la nébuleuse du Crabe, grâce au télescope spatial Hubble. Crédit Nasa/Esa
    Il aura suffi d'attendre seulement 4 mois pour observer des modifications dans les filaments de la nébuleuse du Crabe, grâce au télescope spatial Hubble. Crédit Nasa/Esa

    L'explosion des débris dure toujours...

    De ce formidable feu d'artifice cosmique, il reste aujourd'hui une nébuleuse composée des débris de l'explosion, la nébuleuse du Crabe. Ces débris sont constitués d'héliumhélium et d'hydrogènehydrogène ionisés dont la température varie de 11.000 à 18.000 kelvinskelvins. La nébuleuse continue son expansion à la vitessevitesse de 1.500 km/s, ce qui permet d'en observer les modifications sur des périodes aussi courtes que 4 mois !

    Le diamètre actuel de la nébuleuse du Crabenébuleuse du Crabe est de l'ordre de 11 années-lumièreannées-lumière. En remontant dans le temps, connaissant le rythme d'expansion de la nébuleuse, on arrive bien à sa naissance au début du onzième siècle.

    Le pulsar du Crabe fait partie des sources de rayonnement gamma les plus intenses du ciel, comme on peut le constater sur cette carte réalisée par le télescope spatial Fermi (GLAST). Crédit Nasa/DOE
    Le pulsar du Crabe fait partie des sources de rayonnement gamma les plus intenses du ciel, comme on peut le constater sur cette carte réalisée par le télescope spatial Fermi (GLAST). Crédit Nasa/DOE

    A la place de la supernova, on observe le pulsarpulsar le plus énergétique connu à ce jour, qui rayonne 100.000 fois plus d'énergieénergie que le SoleilSoleil et tourne sur lui-même 30 fois par seconde.

    La NasaNasa vient de présenter une image de la nébuleuse du Crabe (voir au bas de l'article) qui est la composition de clichés pris par trois de ses télescopestélescopes spatiaux. ChandraChandra a fourni une vision en rayons Xrayons X, qui montre en bleu la région la plus énergétique. Dans le domaine visible exploré par HubbleHubble, c'est le rouge et le jaune qui dominent. Quant à l'infrarougeinfrarouge, SpitzerSpitzer le restitue en pourpre.