En survolant la surface de la Lune à seulement 26 kilomètres d'altitude le 10 novembre dernier, la sonde américaine LRO a saisi des détails d'une centaine de mètres sur les parois du cratère Aristarque.

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    • Parcourez la Lune en image 

    En orbite lunaire depuis le mois de juin 2009, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter est chargée de cartographier notre satellite naturel à haute résolutionrésolution (depuis une altitude moyenne de 50 km) et d'en étudier les régions polaires. Ce quadrillage systématique a déjà permis de produire les cartes les plus détaillées à ce jour de la face visible ainsi que de la face cachée, l'occasion de photographier au passage quelques curiosités géologiques comme des puits, des grottes ou même un pont !

    LRO en profite également pour revisiter en image quelques grandes formations lunaires célèbres. C'est ainsi que la sonde nous a offert en juillet 2011 un panorama stupéfiant du pic central du cratère Tycho, une cavité de 85 kilomètres de diamètre formée il y a un peu plus d'une centaine de millions d'années par la chute d'un astéroïde d'environ 10 kilomètres de diamètre. L'impact est à l'origine d'un massif montagneux au centre du cratère qui s'élève à plus de 2.000 mètres d'altitude et possède à son sommet un bloc rocheux d'environ 120 mètres arrivé là on ne sait trop comment. Cette fois-ci LRO a survolé en rase-motte une région géologique fascinante appelée « le soulèvement d'Aristarque ».

    Le cratère Aristarque photographié par LRO au cours d'un passage à sa verticale. Les flèches marquent les limites de la vue panoramique au bas de l'article. © Nasa/GSFC/<em>University of Arizona</em>

    Le cratère Aristarque photographié par LRO au cours d'un passage à sa verticale. Les flèches marquent les limites de la vue panoramique au bas de l'article. © Nasa/GSFC/University of Arizona

    Aristarque, un « petit » cratère très brillant

    Il y a environ 500 millions d'années, une comète ou un astéroïde est venu frapper la partie nord-ouest de l'océan des TempêtesTempêtes, y creusant un cratère de 40 kilomètres de diamètre sur 3.500 mètres de profondeur. C'est dans cette immense zone basaltiquebasaltique où les géologuesgéologues ont découvert des champs de cendres volcaniques explosives qu'on peut également observer les restes d'immenses coulées de lavelave qui ont sculpté un tunnel long de 160 kilomètres et large de 11, la vallée de Schröter.

    En raison de la jeunesse d'Aristarque, la roche pulvérisée par l'impact n'a pas encore été altérée par le vent solaire ce qui fait de ce cratère la formation géologique la plus brillante de la LuneLune, repérable dans la lumière cendrée à l'opposé du croissant lunaire deux ou trois jours après la Nouvelle Lune. Pour autant les éjectas n'ont pas tous la même composition. Alors que de la cendre et des basaltesbasaltes recouvrent le sol au nord-est du cratère, l'analyse de la partie sud-ouest révèle la présence de roches granitiques.

    La sonde LRO a photographié le rempart intérieur du cratère Aristarque au mois de novembre dernier à une altitude de 26 kilomètres, guère plus du double de celle des avions commerciaux sur Terre. Le résultat est saisissant et révèle avec un luxe de détails une alternance de bandes claires et sombres sur la paroi. Jusqu'à présent on attribuait l'origine de ces bandes à des glissements de terrain. Mais voilà que Mark Robinson, responsable de l'équipe de la caméra de LRO évoque une autre possibilité. Selon lui certaines de ces bandes sombres pourraient être des écoulements pyroclastiquesécoulements pyroclastiques. Une hypothèse audacieuse, quand on sait qu'Aristarque s'est formé 200 millions d'années après la fin présumée du volcanismevolcanisme lunaire...