Avec ses 3,5 mètres de diamètre, Herschel est actuellement le plus grand télescope installé dans l'espace, en orbite autour du second point de Lagrange. Ses instruments, avec lesquels il peut scruter l’Univers dans le domaine infrarouge, s’étendant de 60 à 670 micromètres, viennent de subir leur premier test complet dans l’espace. De nouvelles images rendent les astronomes très optimistes pour le futur de la mission.

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    Herschel a été lancé le 14 mai dernier et, tout comme Planck, sa destination était une orbite autour du point de Lagrange L2 à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre. Là-bas, Herschel tourne autour du Soleil en restant au maximum dans l'ombre de la Terre, ce qui est nécessaire pour limiter le plus possible l'échauffement de ses instruments, refroidis pour observer dans les domaines infrarouge et submillimétrique.

    C'est en effet à ces longueurs d'onde que les trois instruments de Herschel peuvent espérer percer de nouveaux secrets sur la naissance des systèmes planétaires et des étoilesétoiles ainsi que l'évolution des galaxiesgalaxies sur des périodes s'étendant jusqu'à dix milliards d'années.

    Cliquer pour agrandir. L'instrument Spire de Herschel livre ses premières images à différentes longueurs d'onde dans l'infrarouge. La galaxie observée est Messier 74. Crédit : Esa

    Cliquer pour agrandir. L'instrument Spire de Herschel livre ses premières images à différentes longueurs d'onde dans l'infrarouge. La galaxie observée est Messier 74. Crédit : Esa

    Le 14 juin dernier, les ingénieurs et astronomesastronomes en charge d'Herschel ont pris une première image, en avance sur le calendrier prévu de la mission. Le choix s'était porté sur la galaxie spirale du Tourbillon, M51, et le résultat a été à la hauteur des espérances. Il les a même dépassées.

    Les chercheurs ont aussitôt entrepris un test complet, mais préliminaire, de tous les instruments PacsPacs, Hifi, et en particulier Spire (Spectral and Photometric Imaging Receiver), spécifiquement conçu pour étudier les régions où se forment les étoiles de notre Galaxie et de ses voisines.

    Cliquer pour agrandir. M66 observée à gauche par les instruments de Spitzer et à droite par Spire de Herschel. Crédit : Esa-Nasa

    Cliquer pour agrandir. M66 observée à gauche par les instruments de Spitzer et à droite par Spire de Herschel. Crédit : Esa-Nasa

    Des instruments fonctionnels mais qui restent à calibrer

    Les tests se sont achevés le 7 juillet mais dès le 24 juin, de remarquables images en infrarouge de deux galaxies, M66 et M74M74, avaient été obtenues. Si on les compare aux images fournies à des longueurs d'ondes similaires par le télescopetélescope SpitzerSpitzer, le gain en résolutionrésolution apparaît tout de suite.

    Là encore, malgré un traitement des images encore rudimentaire, les images sont déjà au-delà des espérances des astrophysiciensastrophysiciens. Elles montrent clairement les régions où la formation des étoiles est active, grâce aux émissionsémissions de la poussière présente dans ces régions.

    Cliquer pour agrandir. M74 observée à gauche par les instruments de Spitzer et à droite par Spire de Herschel. Crédit : Esa-Nasa

    Cliquer pour agrandir. M74 observée à gauche par les instruments de Spitzer et à droite par Spire de Herschel. Crédit : Esa-Nasa

    Les chercheurs sont maintenant occupés à calibrer et à tester plus profondément les instruments de Herschel, et ce, au moins jusqu'en novembre 2009.

    Ensuite pourra débuter la phase d'exploitation purement scientifique des observations de Herschel. La publication des premiers résultats est prévue pour mai 2010.