Trois astronomes étudiant les petits corps célestes croisant l’orbite de la Terre sont arrivés à une conclusion surprenante : l’astéroïde 2006 RH120, momentanément en orbite autour de la Terre, ne serait pas un cas rare. La Terre piégerait temporairement, et à répétition, de tels corps célestes que l’on peut considérer comme des lunes supplémentaires.

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    Le 14 septembre 2006 en Arizona, aux États-Unis, les astronomesastronomes travaillant dans le cadre du Catalina Sky Survey découvraient un petit corps baptisé alors 6R10DB9. Les premiers calculs orbitaux des mécaniciens célestes indiquaient qu'il avait été capturé par la gravité terrestre depuis une orbite solaire d'une période d'environ 11 mois. Sa petite taille et le fait que sa signature spectrale était analogue à celle de l'oxyde de titane de la peinture des fuséesfusées Saturne 5Saturne 5, laissaient supposer qu'il s'agissait d'un objet déjà observé avec une orbite similaire : un reste d'étages de fusées datant du programme ApolloApollo2010 KQ est un cas bien connu d'une méprise similaire probable.

    Mais des mesures ultérieures prouvèrent que ce n'était pas le cas...

    Rebaptisé 2006 RH120, l'objet était bel et bien un petit météoroïde d'environ 4 mètres de diamètre qui finira par s'échapper de l'emprise gravitationnelle de la Terre en 2007 après être passé tout près de notre planète, à seulement 0,7 fois la distance Terre-Lune. On pouvait donc le classer parmi les Neo (Near-Earth Objects). 

    Une comparaison de la taille de la Lune et de la Terre. © Nasa-Wikipédia

    Une comparaison de la taille de la Lune et de la Terre. © Nasa-Wikipédia

    Une seconde lune en permanence ?

    On sait que la Nasa envisage de plus en plus sérieusement de déposer des Hommes sur un Neo, ou au moins d'envoyer une mission habitée pour en étudier un de près. Une telle mission pourrait constituer une expérience riche d'enseignements avant de se lancer dans la conquête de Mars. En tout état de cause, un astéroïdeastéroïde du type de 2006 RH120 serait sans doute assez facile à rejoindre dans un avenir proche. Mais combien se retrouvent ainsi à portée de main et pour combien de temps ?

    On a désormais une réponse à ces questions grâce à un article que viennent de publier trois astronomes sur arxiv. D'après les estimations des chercheurs, basées sur de savants calculs de mécanique céleste, il devrait exister à un moment donné, au moins un satellite naturel de la taille de 1 mètre de diamètre en orbite autour de notre planète.

    S'ils ont raison, alors que vous lisez ces lignes, il y a donc une seconde lune autour de la Terre...

    D'après les chercheurs, un corps céleste de ce genre doit effectuer en moyenne 3 tours de Terre en environ 10 mois avant de repartir pour une orbite solaire.