Le satellite Kepler vient de battre son record de transits planétaires multiples. La Nasa vient en effet d’annoncer que six exoplanètes transitaient périodiquement devant l’étoile Kepler 11. Ce nouveau système planétaire, qui surprend les astrophysiciens, est peut-être rare dans la Galaxie. Kepler a aussi repéré un nombre considérable d'exoplanètes, ou du moins de candidates (plus de 1.200 !). Nous reviendrons dans la journée sur cet événement.

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    L'année dernière, les chercheurs de la mission Kepler de la Nasa avaient annoncé avoir découvert le premier transit planétairetransit planétaire multiple. Au moins deux exoplanètes tournaient autour de Kepler 9. Le satellite Kepler exploite la méthode du transit planétaire et ses découvertes doivent souvent être confirmées au sol par la méthode des vitesses radiales.

    Simultanément à l'annonce de la découverte d'un nombre important de candidates au statut d'exoTerre installées dans la zone d'habitabilité (ce qui représente des implications potentielles fortes pour Seti), la Nasa annonce aujourd'hui dans une vidéo que Kepler a battu le record de Kepler 9.

    Ce sont ainsi six exoplanètes en orbiteorbite autour de Kepler 11, une naine jaunenaine jaune similaire au SoleilSoleil, située à environ 2.000 années-lumièreannées-lumière dans la constellationconstellation du Cygne.


    Une vidéo d'artiste montrant le système d'exoplanètes autour de Kepler 11. © Nasa/djxatlanta, Youtube

    La découverte a fait l'objet d'une publication dans Nature mais l'article est également en accès libre sur arXiv et l'observation revêt une importance certaine. Ce système planétaire, en effet, étonne par ses caractéristiques défiant les prévisions des astrophysiciensastrophysiciens spécialisés dans la cosmogonie des systèmes planétaires.

    Un système d'exoplanètes très compact

    Les six exoplanètes sont parmi les plus petites découvertes à ce jour et elles sont formées de roches (constituant l'essentiel de la massemasse) et de gazgaz (représentant l'essentiel du volumevolume). Certaines possèdent peut-être de l'eau. La plus grande est comparable en taille à NeptuneNeptune et UranusUranus.

    Le plus surprenant est que toutes ces exoplanètes de tailles supérieures à la Terre orbitent presque dans le même plan et très près de leur étoileétoile. Si on compare à notre Système solaireSystème solaire, la plus éloignée (Kepler g) est installée à moins de la moitié de la distance de la Terre au Soleil et les cinq autres ont des orbites plus petites que celle de  MercureMercure. Cela ne s'était jamais vu...

    Une comparaison entre le système planétaire de Kepler 11 et le Système solaire. © Nasa/Tim Pyle

    Une comparaison entre le système planétaire de Kepler 11 et le Système solaire. © Nasa/Tim Pyle
    Une comparaison des tailles des exoplanètes découvertes par Kepler. © Nasa/Wendy Stenzel

    Une comparaison des tailles des exoplanètes découvertes par Kepler. © Nasa/Wendy Stenzel

    La découverte est porteuse d'informations sur la formation des systèmes planétaires, en particulier sur les événements se déroulant dans les disques protoplanétairesdisques protoplanétaires. On sait en effet que les disques riches en poussières et en gaz ne subsistent que quelques millions d'années autour d'une jeune étoile, comme le montrent les observations.

    Un cas extrême dans la Voie lactée ?

    Comme Kepler 11d, Kepler 11e et Kepler 11f, bien que la roche constitue une part importante de leur masse, possèdent aussi une quantité importante de gaz légers. Elles ont dû se former en quelques millions d'années tout au plus, ce qui impose une contrainte de temps importante pour préciser les mécanismes dynamiques conduisant par accrétionaccrétion à la formation des planètes d'un disque.

    Pour les chercheurs, le fait que l'on connaisse peu d'étoiles présentant un transit planétaire multiple indique que ce cas de figure est probablement rare dans notre galaxiegalaxie. De plus, le système de Kepler 11 est particulièrement compact. Certainement moins de 1 % des étoiles possèdent un système de ce genre, mais pour l'instant, les astrophysiciens sont incapables de dire si cette proportion est d'un sur mille ou même un sur un million.