La nébuleuse d’Orion est l’un des endroits de la Voie lactée où l’on peut le mieux étudier la naissance des étoiles et des disques protoplanétaires. Plus de 40 de ces disques y ont été découverts par le télescope spatial Hubble, dont trente nouvelles photos dans le visible viennent d’être rendues publiques.

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    On les appelle en anglais des proplyds , c'est qui est un diminutif de protoplanetary discs ou, en français, disques protoplanétaires. On les observe particulièrement bien à l'intérieur de la nébuleuse d'Orion. Située à environ 1.500 années-lumière, elle contient des jeunes étoiles qui émettent des radiations intenses en ultraviolet. Ce flux continuel chauffe les gazgaz et les poussières entourant ces astresastres. La matièrematière interstellaire ainsi excitée se met à émettre dans le visible, ce qui conduit à une belle nébuleuse s'étendant sur environ 33 années-lumière de diamètre.

    Bien que visible à l'œilœil nu, cette nébuleuse n'est curieusement jamais mentionnée par les astronomesastronomes de l'Antiquité. Il a fallu attendre 1610 et l'astronome français Nicolas-Claude Fabri de Peiresc. Pourtant, elle était déjà connue des astronomes mayas qui y situaient le royaume de Xibalba comme le montre d'ailleurs le film de Darren Aronofsky, The Fountain.

    Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Quelques disques protoplanétaires observés par Hubble et leurs localisations dans la nébuleuse d'Orion. Crédit : Nasa/Esa, M. Robberto (<em>Space Telescope Science Institute</em>/Esa), <em>the</em> <em>Hubble Space Telescope Orion Treasury Project Team and L. Ricci</em> (ESO)
    Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Quelques disques protoplanétaires observés par Hubble et leurs localisations dans la nébuleuse d'Orion. Crédit : Nasa/Esa, M. Robberto (Space Telescope Science Institute/Esa), the Hubble Space Telescope Orion Treasury Project Team and L. Ricci (ESO)

    NuagesNuages, tempêtestempêtes et ondes de choc

    Les astronomes ont depuis longtemps rattrapé le temps perdu et la nébuleuse d'Orion, aussi connue sous le numéro de M42 dans le catalogue de Messier, est l'un des objets les plus étudiés et les plus photographiés de la GalaxieGalaxie. C'est là où l'on peut voir clairement deux types de disques protoplanétaires, comme les images de HubbleHubble le démontrent.

    Dans un cas, ces disques moléculaires et poussiéreux froids, entourant une étoile en formation de type T TauriT Tauri et qui constituent un stade préliminaire de l'apparition des systèmes planétaires, sont eux-mêmes entourés d'un nuage de matière en train d'être soufflé sous l'action du rayonnement et surtout des ventsvents stellaires des jeunes étoiles. De véritables ondes de choc se produisent même, donnant à ces disques des formes rappelant parfois des boomerangs ou des médusesméduses.

    Dans un autre cas, il n'y a pas d'étoiles massives dans le voisinage et le disque exhibe nettement sa structure sous la forme d'une zone sombre se détachant sur le fond brillant de la nébuleuse d'Orion.


    Le Hubblecast 32 sur la nébuleuse d'Orion et ses disques protoplanétaires. Crédit : ESA/Hubble,Visual design & Editing: Martin Kornmesser, Animations: Martin Kornmesser & Greg Bacon (STScI), model based on data by C.R. O'Dell (Vanderbilt University), The American Museum of Natural History/Rose Center for Earth and Space and Robert Hurt (Spitzer Science Center)

    Ces structures sont très intéressantes pour l'astrophysicienastrophysicien s'occupant de la cosmogonie car elles permettent non seulement de valider l'hypothèse de Kant-Laplace pour la formation des systèmes planétaires mais aussi d'étudier leur formation dans des conditions variées de températures, de densités et de champs magnétiqueschamps magnétiques.

    On y connait même deux disques protoplanétaires autour des deux étoiles d'une binairebinaire.