Grâce au satellite Corot, une équipe internationale vient pour la première fois d'observer sur une étoile une variation régulière d'activité magnétique semblable au cycle solaire.

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    Vue d'artiste de Corot, un petit télescope spatial capable de mesurer les très faibles variations de luminosité des étoiles. Crédit Cnes

    Vue d'artiste de Corot, un petit télescope spatial capable de mesurer les très faibles variations de luminosité des étoiles. Crédit Cnes

    Lancé en décembre 2006, l'instrument CorotCorot (pour Convection, Rotation et Transits planétairesTransits planétaires) n'est pas vraiment un gros télescope. Son miroir de 27 centimètres de diamètre est largement dépassé par beaucoup d'instruments d'astronomesastronomes amateurs. La puissance de ce satellite qui tourne autour de la Terre sur une orbite polaire réside dans ses instruments qui détectent de très faibles variations de luminositéluminosité des étoiles. Ces infimes fluctuations sont provoquées par des ondes sismiquesondes sismiques de différentes natures qui se propagent au sein de l'astreastre et à sa surface. L'analyse de ces oscillations constitue un bon moyen pour mieux connaître l'intérieur des étoiles. Cette nouvelle science, la sismologiesismologie stellaire, est en plein essor ; elle a valu à Corot une prolongation de sa mission initiale au moins jusqu'en 2013. Mission dans laquelle il est désormais épaulé par le nouveau télescope spatial Kepler.

    Exemple des variations d'éclat observées pendant 50 jours sur une étoile par Corot. Crédit Cnes

    Exemple des variations d'éclat observées pendant 50 jours sur une étoile par Corot. Crédit Cnes

    Comme le Soleil, les étoiles ont des taches

    Une équipe de chercheurs franco-américano-espagnole s'est penchée sur les oscillations d'une étoile de la constellationconstellation boréale de la Licorne ; ils ont analysé 187 jours de données fournies par Corot. A 100 années-lumièreannées-lumière de nous, HD49933 est une étoile plus grosse et plus chaude que le SoleilSoleil qui présente des variations d'une périodicité de 120 jours. Bien que ce cycle soit beaucoup plus rapide que celui du Soleil, qui est d'environ 11 ans, son origine est la même : ce sont des variations de l'activité magnétique qui se traduisent par l'apparition de taches à la surface de l'étoile, comparables aux taches solairestaches solaires. « Nous avons découvert un cycle d'activité magnétique sur cette étoile, semblable à ce que nous observons dans le Soleil. Ceci nous permettra d'examiner potentiellement des centaines d'étoiles », confirme Jérôme Ballot (Observatoire Midi-Pyrénées), coauteur de l'article paru dans la revue Science du 27 août.

    Même si les taches sur d'autres étoiles ont déjà été détectées, c'est la première fois qu'elles le sont par la sismologie stellaire. Cette technique s'annonce prometteuse : d'une part elle permet d'ausculter des étoiles bien plus éloignées qu'avec les techniques d'observations classiques, d'autre part presque toutes les étoiles déjà observées par Corot ont montré des oscillations. Pour Rafael Garcia (CEA), auteur principal de l'étude, la sismologie stellaire devrait également permettre de mieux comprendre comment les conditions magnétiques à la surface d'une étoile influent sur les exoplanètesexoplanètes capables d'accueillir des formes de vie.