En orbite depuis 5 ans, la sonde MRO (pour Mars Reconnaissance Orbiter) ne cesse de nous envoyer d'étonnantes images de la planète rouge. Cette fois-ci, zoom sur un paysage recouvert de blocs éjectés lors d'un impact météoritique.

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    Les ingénieurs de la Nasa l'avaient annoncé lors de la mise en orbite martienne de MROMRO au printemps 2006 : HiRise (pour High Resolution Imaging Science Experiment), est la plus puissante caméra qui ne s'est jamais trouvée en orbite autour de Mars. Elle peut délivrer des images d'une résolutionrésolution remarquable de 28 centimètres par pixelpixel et elle est un élément essentiel du dispositif d'exploration de la planète rouge.

    Au sol Opportunity poursuit son chemin en direction du cratère EndeavourEndeavour où il espère faire des découvertes géologiques intéressantes ; le 20 mai dernier il avait battu le record de longévité d'un engin sur Mars, détenu à ce jour par Viking 1Viking 1 (6 ans et 116 jours d'activité). De son côté, Spirit, ensablé depuis des mois au pied des collines ColumbiaColumbia, est devenu une station d'observation immobile. Avec Mars Express, l'orbiteur européen de l'Esa, MRO fournit une multitude d'images prises depuis différentes orbites. Si certains de ces clichés sont destinés à guider OpportunityOpportunity en lui faisant contourner des zones où il pourrait s'enliser, la majeure partie d'entre eux permet aux géologuesgéologues et aux météorologuesmétéorologues de reconstituer peu à peu l'histoire de Mars. Un passé marqué notamment par la chute de météorites, comme sur les autres planètes du Système Solaire.

    La caméra <a href="http://hirise.lpl.arizona.edu/" target="_blank">HiRise</a> a photographié cette région située au nord d'Utopia Planitia. Les rainures sombres sont de simples ondulations. On distingue une différence de nature des terrains autour des cratères d'impacts. Un traitement approprié de l'image (voir ci-dessous) révèle des champs de rochers. Crédit Nasa / JPL-Caltech / University of Arizona

    La caméra HiRise a photographié cette région située au nord d'Utopia Planitia. Les rainures sombres sont de simples ondulations. On distingue une différence de nature des terrains autour des cratères d'impacts. Un traitement approprié de l'image (voir ci-dessous) révèle des champs de rochers. Crédit Nasa / JPL-Caltech / University of Arizona

    Un terrain hérissé de blocs

    Au nord d'Utopia Planitia, dans la région de Rupes Cydnus, HiRise a photographié un paysage de rochers qu'on retrouve à plusieurs endroits sur Mars. Le cliché a été réalisé le 20 février 2010 (c'est alors le printemps dans l'hémisphère martien nord) lors d'un survolsurvol à 310 kilomètres d'altitude. C'est le début de l'après-midi et les reliefs présentent des ombres courtes. La région est parcourue de légères ondulations du sol qui dessinent sur l'image volontairement contrastée d'HiRise un chassé-croisé de rainures sombres. Ces ondulations ont peut-être une origine géologique, à moins qu'elles ne correspondent à des mouvements de sablesable provoqués par des ventsvents avec différentes orientations.

    On voit les restes d'un cratère d'impact fortement érodé : son fond a été rempli, sans doute par des écoulements qui ont ensuite gelé, et il ne subsiste plus que son enceinte circulaire. Le sol est jonché sur quelques kilomètres carrés d'une multitude de blocs dont certains atteignent plusieurs mètres. Ils sont les derniers témoins d'un événement très violent : projetés lors de l'impact de l'astéroïdeastéroïde, ces blocs sont ensuite retombés à une distance inversement proportionnelle à leur massemasse.

    Parmi ces rochers se trouvent peut-être des morceaux de l'astéroïde ainsi que des roches martiennes profondément enterrées que l'impact a exhumé. Une aubaine pour les géologues qui aimeraient étudier sur place les processus géologiques et météorologiques qui ont façonné ces paysages. Mais c'est une perspective que les scientifiques se gardent bien d'envisager : poser un robotrobot sur un tel terrain ou tenter de le lui faire traverser serait particulièrement périlleux. Ils devront donc continuer de se contenter des images prises en orbite pour étudier ces étonnants champs de pierres.