L’équipage de Shenzhou-9 est retourné sur Terre, au terme d’une mission historique qui aura vu le lancement de la première Chinoise dans l’espace. L’amarrage avec le module orbital Tiangong-1 permet à la Chine d’envisager sereinement la suite de son programme spatial des vols habités.


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    Lancés le 16 juin, les trois membres d'équipage de ShenzhouShenzhou-9, dont la première Chinoise envoyée dans l’espace, ont rejoint le module orbital Tiangong-1 deux jours plus tard pour une mission qui aura duré 13 jours. Un record pour la Chine. Les taïkonautes ont procédé pour la première fois à deux amarrage avec Tiangong-1Tiangong-1, un manuel et un automatique. Lors de la précédente mission, Shenzhou-8 en novembre 2011, l'amarrage avait concerné deux engins spatiaux inhabités.

    Le retour sur Terre de Shenzhou-9 s'est déroulé sans problème. Après s'être décroché manuellement de Tiangong-1, jeudi, l'équipage a pris la « route » en direction de la Terre. Il s'est posé ce matin à 2 h 00 TU en Mongolie intérieure, dans une zone d'atterrissage utilisée par toutes les missions habitées précédentes.

    Sans surprise, les responsables du programme spatial chinois ont annoncé que toutes les expériences menées à bord de Tiangong-1 ont été réalisées avec succès. Le retour s'avère précieux pour les prochaines étapes du programme spatial. À savoir des séjours plus longs dans l'espace et la constructionconstruction d'une station spatialestation spatiale. Autre bonne surprise, le module supporte très bien son séjour dans l'espace. Aucun de ses systèmes auxiliaires n'a été encore utilisé et ses réserves en carburant sont suffisantes pour lui permettre de tourner autour de la Terre pendant encore plusieurs mois.

    Conçu pour fonctionner 2 ans et accueillir six procédures d'amarrage, le module Tiangong-1 sera une nouvelle fois visité par un équipage en 2013 (Shenzhou-10), voire deux fois, avant d'être désorbité cette même année, sans date précise encore. Il sera ensuite remplacé par Tiangong-2, une version évoluée de Tiangong-1 aux fonctionnalités plus avancées, qui tiendra compte du retour d'expérience des équipages qui auront séjourné à bord de Tiangong-1.

    Shenzhou-9 au lancement, le 16 juin 2012. Le retour sur Terre s'est effectué ce matin 29 juin. © Xinhua/Li Gang

    Shenzhou-9 au lancement, le 16 juin 2012. Le retour sur Terre s'est effectué ce matin 29 juin. © Xinhua/Li Gang

    Dans l’espace aussi la Chine poursuit sa marche en avant

    Moins de 10 ans après le lancement de sa première mission habitée (Shenzhou-5, octobre 2003), la Chine semble détenir les capacités et les technologies nécessaires pour construire en orbite une petite station spatiale.

    C'est une remarquable performance pour un pays qui a connu un isolement fort pendant les années 1980 et fait toujours l'objet de politiques restrictives dans le domaine du transfert de technologies. Certes la Russie l'a bien aidé à obtenir les technologies de base pour envoyer des Hommes dans l'espace, mais le parcours reste considérable.

    En faisant de l'espace un outil puissant pour accompagner le développement de son économie dans de nombreux domaines, la Chine pourrait rattraper les grandes puissances spatiales dans de nombreux domaines, voire prendre la place de deuxième puissance, derrière les États-Unis. Pour l'Europe, en panne de volonté politique, le risque est que ce rattrapage mette en difficulté son industrie spatiale.