Afin d'étudier l'impact sur l'Homme des missions de longues durées dans l'espace, l'Esa a mis en place le programme Mars 500 avec six volontaires, depuis le mois de juin 2010. Certains d'entre eux se préparent maintenant à la deuxième phase de l'étude avec des sorties extravéhiculaires. Malgré l'absence de nombreux paramètres, le retour scientifique promet d'être riche d'enseignements.


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    Mise en place par l'Esa, Roscosmos, l'Académie russe des sciences et pilotée par l'institut biomédical de Moscou, l'expérience Mars 500 a pour objectif de comprendre comment s'acclimate physiquement et psychologiquement des Hommes qui simulent une mission de longue durée dans l'espace à destination de Mars. Trois des six participants à Mars 500 se préparent à atterrir et effectuer quelques sorties extravéhiculaires.

    Enfermés depuis le mois de juin 2010 à l'intérieur d'un ensemble de modules reliés entre eux par des passages étanches, trois volontaires s'apprêtent à entrer dans une nouvelle phase de leur mission qui consistera à simuler des sorties extravéhiculaires. Le planning prévoit une arrivée autour de la planète le 12 février et trois sorties entre les 14 et 22 février qui se feront à l'intérieur d'un module qui simulera la surface martienne. Le retour sur Terre étant prévu en novembre 2011.

    Les principaux aspects d'un véritable voyage vers Mars sont reproduits, de sorte que cet équipage est soumis à des contraintes calquées sur celles des véritables astronautes en activité à bord de l'ISSISS. Tâches de maintenance, expériences scientifiques et exercice physique sont donc leur lot quotidien. L'objectif est d'obtenir un maximum d'informations sur les répercussions psychologiques et physiologiques d'une mission de longue durée dans l'espace.

    La gravité, grande absente de l'expérience Mars 500

    Cependant, et contrairement à un véritable vol spatial, ces participants ne sont pas soumis aux effets de l'apesanteurapesanteur et des rayonnements solairesrayonnements solaires et spatiaux. De nombreux paramètres liés à l'absence de gravité ne pourront donc pas être mesurés, comme le mal de l'espace, la fragilité des os, l'atrophieatrophie musculaire, la diminution du nombre de globules rougesglobules rouges ou encore l'affaiblissement du système immunitairesystème immunitaire. C'est indéniablement un manque pour les chercheurs qui travaillent sur la santé des astronautes, mais on peut raisonnablement penser que seront mises sur pied des expériences simulant l’apesanteur plus poussées que celles réalisées par le Medes en 2001 et 2005.

    Cependant, deux paramètres clés ne pourront jamais être abordés sur Terre. En effet, on ne peut pas prévoir le comportement humain face à la distance inquiétante entre la Terre et l'engin spatial, lorsque la Terre n'est plus qu'un petit point lumineux et que les astronautes, livrés à eux-mêmes, doivent vivre dans un environnement pauvre en stimulus. Enfin, les personnes qui participent à ce type d'expérience ne vivent pas l'impact psychologique d'une aventure dans l'inconnu ni le risque de ne pas retourner sur Terre, voire de mourir en mission.