L’Inde veut toujours envoyer des Hommes dans l’espace mais recule les échéances à la suite des deux échecs de son lanceur lourd en 2010.


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    Malgré quelques étapes franchies avec brio, comme, sur cette image, la récupération d'une capsule de retour d'orbite, les deux échecs de 2010 ont plombé le programme des vols habités de l'Isro avec comme principale conséquence un report dans le temps de la feuille de route. © Isro

    Malgré quelques étapes franchies avec brio, comme, sur cette image, la récupération d'une capsule de retour d'orbite, les deux échecs de 2010 ont plombé le programme des vols habités de l'Isro avec comme principale conséquence un report dans le temps de la feuille de route. © Isro

    Malgré l'annonce du retour en vol en 2012 du lanceur GSLV dont deux exemplaires ont explosé en 2010, l'Inde a subitement pris conscience qu'envoyer des Hommes dans l'espace allait demander bien plus de temps et d'efforts qu'initialement prévu. À la fin de la décennie précédente, l'Isro envisageait une première mission habitée à l'horizon 2015.

    À la différence du Brésil qui avait cessé ses activités spatiales à la suite de l'explosion sur son pas de tir de son lanceur VLS, alors en cours de développement (2003), les ambitions spatiales indiennes sont fortement soutenues par deux piliers : la compétition croissante avec la Chine et les principes d'autosuffisance de Gandhi qui ont conduit le pays à se doter d'une certaine autonomieautonomie pour l'observation de la Terre et les télécommunications spatiales.

    En d'autres termes, l'Inde ne peut pas faire l'économie d'un programme spatial et ce ne sont pas les revers de 2010 qui vont la pousser à changer d'orientation malgré des répercussions sur bon nombre de programmes, au premier rang desquels figurent les lanceurs et les vols habitésvols habités.

    Les programmes indiens pour les vols habités

    Pour le président de l'Isro, K. Radhakrishnan, « l'Agence spatiale devra d'abord maîtriser la technologie des fuséesfusées pour lancer des satellites avant de faire évoluer un lanceur pour une mission habitée ». Ainsi, l'Isro va devoir rapidement porter la fiabilité de son lanceur aux standards internationaux imposés en quelque sorte par les familles Ariane 5Ariane 5 et SoyouzSoyouz. Pour y parvenir, l'Agence spatiale indienne compte beaucoup sur le développement de son étage cryogénique CUS qui doit amener le lanceur à une fiabilité proche des 99 %.

    Concernant les vols habités, le lanceur futur sera une évolution du GSLV. C'est pourquoi l'Isro veut s'assurer de la fiabilité de cette fusée, actuellement utilisée pour lancer des satellites. Les ingénieurs ne pourront pas bâtir un lanceur qualifié pour le vol humain si la version de base n'est pas aussi sûre.

    Parallèlement à cette activité, l'Isro poursuit la mise au point du deuxième exemplaire de la capsule récupérable SRE (Space capsule Recovery Experiment) dont la première avait été lancée et récupérée avec succès en janvier 2007. Ce programme qui vise la maîtrise des technologies liées à la récupération permet également de travailler sur la protection thermique, un système de support de vie et d'évacuation d'urgence des équipages.