Il risque de faire trop chaud dans l'ISS après la panne du système de climatisation fin juillet. La réparation, délicate, ne peut se faire que dans l'espace. La Nasa prévoyait une sortie mais il en faudra trois...

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    Finalement, la Nasa aura besoin de trois sorties dans l’espace pour réparer un des deux systèmes de climatisation de la partie américaine de la Station tombé en panne le 31 juillet.
Crédit Nasa (image Nasa TV)

    Finalement, la Nasa aura besoin de trois sorties dans l’espace pour réparer un des deux systèmes de climatisation de la partie américaine de la Station tombé en panne le 31 juillet. Crédit Nasa (image Nasa TV)

    Un des systèmes de climatisation tombé en panne samedi 31 juillet devrait fonctionner normalement la semaine prochaine. Les deux sorties déjà réalisées pour régler ce problème n'ont pas suffi. La Nasa s'est vue contrainte d'en organiser une troisième, programmée lundi 16 août. Cette panne significative n'affecte qu'une partie de la Station de sorte qu'en cas de coup dur, l'équipage en activité dans la zone touchée aurait pu rejoindre la partie russe qui n'est pas affectée par ce problème.

    Les deux premières sorties, réalisées samedi 3 et mercredi 11 août, ont permis de retirer la pompe défaillante. La première tentative, qui devait être la seule, avait échoué au terme d'une sortie record de huit heures, la plus longue dans l'histoire de l'ISS et la sixième plus longue jamais réalisée. Un connecteur bloqué et une fuite d'ammoniac dans le système de refroidissement ont empêché les astronautes de terminer l'opération. La troisième sortie permettra de remplacer la pompe par un module de rechange de quelque 355 kgkg, indique la Nasa. La pompe défectueuse a été retirée avec succès lors de la seconde sortie réalisée mercredi 11 août.

    Cette réparation, qui évidemment n'était pas au programme de l'Expedition 24, l'équipage actuellement en place, est une des plus complexes jamais réalisées sur la Station. Bien qu'elle soit prévue dans les listes des pannes potentielles, les astronautes n'étaient pas formés pour la réaliser dans l'urgence. Il faut garder à l'esprit que chaque sortie dans l'espace est minutieusement préparée au sol pendant plusieurs semaines. Faits et gestes sont inlassablement répétés car une fois dans l'espace, les marges de manœuvre sont étroites. Les astronautes doivent composer avec des contraintes de temps, d'ergonomie, d'autonomieautonomie et de manœuvrabilité qui ne laissent guère de place aux imprévus.

    La réparation ne pouvait pas attendre l'arrivée d'une prochaine navette ou d'un autre équipage mieux préparé. Elle est pourtant essentielle puisque le système de pompage permet de réguler la chaleur produite par les nombreux équipements de la station. Sans climatisation, la température à l'intérieur de l'ISSISS, explique la Nasa, atteindrait les 120 degrés lorsqu'elle est exposée au Soleil et chuterait à -150 degrés lorsqu'elle est plongée dans l'ombre du Soleil.

    Scott Parazynski, lors de son intervention périlleuse pour réparer le panneau solaire déchiré (à droite). © Nasa
    Scott Parazynski, lors de son intervention périlleuse pour réparer le panneau solaire déchiré (à droite). © Nasa

    Les sorties improvisées sont souvent dangereuses

    Cette sortie est à rapprocher de celle réalisée par l'astronaute américain Scott Parazynski qui avait réparé un panneau solaire de la poutrepoutre P6 lors d'une sortie qui reste dans les annales de la Nasa pour avoir été une des plus complexes et risquées.

    En novembre 2007, un panneau solaire s'est déchiré selon un scénario que la Nasa n'avait pas imaginé. De plus, la zone d'intervention se situait hors de portée du système d'entretien mobilemobile et du bras robotiquerobotique de la Station (le Canadarm2), ce qui a contraint les astronautes à utiliser la perche d'inspection OBSS en l'accrochant à ce bras.

    Les astronautes ont également dû fabriquer les instruments pour réparer le panneau solaire qu'il fallait recoudre à l'aide d'agrafesagrafes. Pour limiter le risque de voir Scott Parazynski s'électrocuter (le panneau solaire continuait à générer son électricité), toutes les parties métalliques de sa combinaison avaient été recouvertes d'une triple couche d'isolant, tout comme ses instruments de travail.