La troisième tentative de lancement d’une fusée Falcon 1 de la société SpaceX (Space Exploration Technologies Corporation) s’est à nouveau soldée par un échec dans la nuit de samedi 2 août à dimanche.


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    Lancement du deuxième exemplaire de Falcon 1, en mars 2007. Crédit SpaceX.

    Lancement du deuxième exemplaire de Falcon 1, en mars 2007. Crédit SpaceX.

    Après avoir effectué un décollage parfait depuis la base de la firme privée dans les îles Marshall et entamé son ascension dans les meilleures conditions possibles, un incident soudain s'est déclaré au moment de la séparationséparation du premier et du deuxième étage du lanceur après 140 secondes de vol, entraînant l'explosion de l'ensemble.

    Comme sur toutes les fuséesfusées de toutes les agences spatiales, cette séparation est provoquée par l'explosion de petites charges pyrotechniques, communément appelées "boulons explosifs". Leur mise à feu est plusieurs fois redondante, de sorte que les incidents sont extrêmement rares à ce niveau. Pourtant, il semblerait bien que ce soit là qu'il faille chercher l'origine de la défaillance.

    Aucune communication officielle n'a encore été faite quant à la cause de l'incident, l'enquête poursuivant son cours au centre de contrôle de SpaceX. On notera cependant que les images vidéo transmettant le lancement en direct depuis la fusée au moyen d'une caméra pointée vers le bas ont cessé juste avant que celui-ci se produise, ce fait étant vraisemblablement lié.

    Selon Elon MuskElon Musk, un des principaux responsables du projet, cette panne est une grande déception car le vol aurait dû qualifier le nouveau lanceur privé pour une utilisation commerciale pleine de promesses.

    Le site de lancement de SpaceX. Crédit SpaceX.

    Le site de lancement de SpaceX. Crédit SpaceX.

    Les "victimes" de l’explosion

    Outre la société SpaceXSpaceX elle-même, la principale préjudiciée de cet incident est l'armée américaine, qui n'avait pas hésité à confier au lanceur un satellite militaire de type Trailblazer (Operationally Responsive Space Office), lequel a bien évidemment été réduit en cendres... rejoignant ainsi celles de l'astronaute Gordon CooperGordon Cooper, décédé en 2004, et de l'acteur James Doohan, l'incontournable Scotty de la série Star Trek, décédé en 2005, embarquées à bord afin de bénéficier d'un type d'"inhumation" très spécial. S'y trouvaient aussi deux micro-satellites de la Nasa : la voile solaire NanoSail-D et le micro-laboratoire PRESat.

    On n'abandonne pas !

    Nonobstant cet échec, le troisième sur trois tentatives en mars 2006 et 2007, Elon Musk, le fondateur de Space-X, a déclaré qu'il ne cesserait jamais de financer le programme et que rien ne l'empêcherait d'évoluer jusqu'à son but ultime, le Falcon 5, d'une capacité d'emport de six tonnes en orbiteorbite basse, le Falcon 9Falcon 9 et Falcon 9 heavy (12,5 et 30 tonnes en orbite) ainsi que sa version habitée "Dragon", qu'il destine à la fois au tourisme spatialtourisme spatial et à la desserte de la Station Spatiale InternationaleStation Spatiale Internationale.

    Encore faudrait-il que ce milliardaire, qui a fait fortune en fondant PayPal, réussisse à placer un premier satellite sur orbite... Ce qui, et l'Histoire le démontre une fois de plus, n'est décidément ni simple ni à la portée du premier venu. Même si l'effort vaut d'être tenté.