Si la seconde tentative de lancement de Falcon-1 s'est soldée par la retombée de la charge satellisable, on ne peut cependant parler d'un échec. Car on ne peut faire abstraction des énormes difficultés inhérentes à l'entreprise, surtout lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre un lanceur neuf, dont aucun des composants principaux n'a jamais été testé en vol, depuis les moteurs des premier et deuxième étages, jusqu'à la coiffe du satellite, en passant par toute la pyrotechnie, l'automatisation, l'électronique ou l'informatique de bord.

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    Gros plan sur le lanceur Falcon-1 durant le compte à rebours

    Gros plan sur le lanceur Falcon-1 durant le compte à rebours

    Et tout cela a parfaitement fonctionné, exploit dont bien peu d'agences spatiales peuvent se prévaloir. Remémorons-nous simplement le premier vol hypermédiatisé du premier exemplaire d'Ariane 5Ariane 5, se transformant en un peu glorieux feu d'artifice dans le ciel guyanais un certain 4 juin 1996. La Nasa, la Russie et les autres acteurs de l'aventure spatiale ont connu ces passages obligés avant d'enregistrer les succès que l'on connaît.

    Car il faut reconnaître que les ingénieurs de SpaceXSpaceX ont su tirer la leçon de l'échec de la première tentative il y a tout juste un an. Le 21 mars dernier à 01h10 TU après plusieurs reports, le lanceur Falcon 1 était mis à feu et s'élevait au-dessus de sa base de lancement de l'île d'Omelek dans l'atollatoll de Kwajalein. Après une phase propulsée nominale, les caméras embarquées montraient la séparationséparation du premier étage et l'allumage du moteur du second étage. Puis la coiffe de la charge utile était abandonnée et ses deux pétalespétales s'éloignaient progressivement, tandis qu'apparaissait la courbure de la Terre.

    La fuséefusée commença à osciller légèrement après environ 4 minutes de vol. Puis le mouvement s'amplifia, et l'on se rendit compte que la tuyèretuyère orientable n'arrivait pas à juguler le mouvement, qui s'amplifiait irrémédiablement. A 5 minutes 4 secondes, la transmission de la télémétrietélémétrie aussi bien que des images cessa brusquement.



    Apparition d'oscillations intempestives durant la phase propulsée du second étage de Falcon-1, le 21 mars 2007. La fin de l'enregistrement correspond à la rupture des transmissions vidéo et télémétriques.

    Que s'est-il passé ? Une chose semble certaine, il n'y a pas eu d'explosion. Suivant les données que l'on possède, et de source officieuse, le second étage a poursuivi sa route le long d'une trajectoire balistique l'amenant à culminer vers 320 km d'altitude, sans se mettre en orbiteorbite. On ignore l'endroit de la chute.

    L'analyse des données télémétriques indiquera probablement la cause exacte de l'incident. Selon SpaceX, les objectifs de ce vol de qualification ont été remplis à 95 % et le programme des vols futurs ne sera pas remis en cause, à savoir deux lancements opérationnels avant la fin de cette année, le premier à la fin de l'été avec un satellite militaire américain, le second emportant un satellite malaisien en automneautomne.