Moins d’une semaine après le remarquable atterrissage de Curiosity sur la planète Mars, l’explosion de Morpheus, un prototype d’atterrisseur lunaire, est là pour nous rappeler que la conquête de l’espace n’est pas de tout repos.


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    Jeudi 9 août, le prototype d’atterrisseur Morpheus qui effectuait son premier vol libre au Centre spatial Kennedy de la Nasa s'est écrasé au sol et a pris feu avant d'exploser. Entièrement détruit, l'engin n'a pas fait de victime.

    À proprement parler, Morpheus n'est pas un engin spatial qui sera lancé un jour à l'assaut d'une planète du Système solaire. Bien que conçu pour transporter jusqu'à 500 kgkg sur la Lune, il s'agit avant tout d'un prototype qui utilise et teste de nouvelles technologies susceptibles d'être employées (ensemble ou séparément) pour la mise au point de futurs engins spatiaux capables de se poser sur une variété de destinations dans le Système solaire. L'objectif étant des missions d'exploration robotiquerobotique ou en support de missions humaines au-delà de l'orbite terrestre.

    Morpheus au décollage, quelques secondes avant sa destruction. © Nasa

    Morpheus au décollage, quelques secondes avant sa destruction. © Nasa

    La chute de Morpheus

    Morpheus profite d'un nouveau système de propulsion, plus « vert », à base d'oxygène et de méthane liquide, deux éléments que l'on peut fabriquer sur d'autres objets du Système solaire. Il testera également une nouvelle technologie d'évitement d'obstacles à l'atterrissage. L'idée est de mettre au point un logiciellogiciel de reconnaissance d'obstacles et un calculateur de vol capables de réaliser un atterrissage de précision et en sécurité sur n'importe quelle surface planétaire et ce dans toutes les conditions d'éclairage.

    Pour expliquer l'échec du test, la NasaNasa met en cause un problème informatique qui aurait empêché la stabilisation de l'engin une fois en l'airair, provoquant sa chute au sol.

    Le programme n'en est pas arrêté pour autant, il est juste retardé. Comme l'explique la Nasa dans son communiqué de presse, « des échecs comme celui-là étaient prévus avant même l'organisation des tests et font partie du processus nécessaire au développement d'un engin complexe qui doit voler dans l'espace ».

    S'il avait réussi, cet essai aurait été suivi d'autres vols libres et aurait ouvert la voie à une simulation d'atterrissage dans un site parsemé de cratères et de roches de toutes tailles reproduisant la surface lunaire.