Profitant du beau temps – qui s'annonce – et surtout des nuits les plus courtes, l'équipe Solar Impulse prépare une grande première : un vol de plus de 24 heures au cours duquel les cellules solaires chargeront les batteries qui assureront l'alimentation électrique après le coucher du soleil.

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    Le HB-SIA, premier prototype de Solar Impulse, lors de son troisième vol, long de trois heures, le 8 mai 2010. © Solar Impulse

    Le HB-SIA, premier prototype de Solar Impulse, lors de son troisième vol, long de trois heures, le 8 mai 2010. © Solar Impulse

    Il ne manque plus qu'une bonne météométéo pour franchir une étape décisive dans la préparation du tour du monde en avion solaire électrique, objectif ultime du projet Solar Impulse de Bertrand PiccardBertrand Piccard, André Borschberg et toute l'équipe rassemblée autour d'eux.

    L'immense et frêle HB-SIA (63,40 mètres d'envergure pour 1,6 tonne) a décollé pour la première fois le 3 décembre 2009, effectuant un saut de puce de 350 mètres de longueur au-dessus de la piste de l'aérodrome suisse de Dübendorf (près de Zürich). En avril 2010 (le 7 et le 22), aux mains du même pilote d'essai Markus Scherdel, l'engin a réalisé deux longs vols à partir de l'aérodrome de Payerne. Le 24 mai, un autre homme grimpait dans le cockpit, André Borschberg en personne, diplômé en management mais également pilote professionnel.

    Jusque-là, le HB-SIA avait volé sur ses batteries chargées avant le décollage. Il reste un test à effectuer : faire voler l'avion grâce à l'énergie emmagasinée dans les batteries durant un long vol de jour par les 11.628 cellules photovoltaïquescellules photovoltaïques, recouvrant 200 mètres carrés sur l'extrados (la partie supérieure) des longues ailes. L'avion devrait alors être capable d'aller jusqu'au bout de la nuit, quitte à perdre de l'altitude, pour reprendre ensuite la charge des batteries et s'éloigner de nouveau du sol au cours de la journée suivante. L'équipe a prévu un vol de 36 heures pour valider ce principe et réaliser ce qu'elle appelle un cycle complet : l'avion décolle le matin et atterrit le lendemain soir avec des batteries aussi chargées qu'au départ.

    Un essai du HB-SIA avec son nouveau cockpit fermé. © Solar Impulse

    Un essai du HB-SIA avec son nouveau cockpit fermé. © Solar Impulse

    Un vol en direct sur Internet

    Avant cela, il faudra réussir un premier vol d'environ 25 heures. Son programme est déjà établi. Après un décollage à 8 h 00 locale de l'aérodrome vaudois de Payerne, le HB-SIA devra grimper à 8.500 mètres d'altitude, ce qui lui prendra une dizaine d'heures (rappelons que les quatre moteurs électriques développent 10 chevaux chacun...). Il volera alors à seulement 40 km/h environ, en perdant régulièrement de l'altitude, le but est que l'avion se trouve encore à 1.500 mètres d'altitude à 9 h 00, le lendemain matin.

    Effectué à la seule énergie solaire, ce premier vol nocturnenocturne serait une première dans l'histoire de l'aviation. « Il est possible que nous n'y arrivions pas du premier coup » a averti Bertrand Piccard. Le vol sera surveillé en permanence par l'équipe au sol, à commencer par l'astronaute suisse Claude Nicollier, responsable des essais, qui pourra choisir d'interrompre le vol si la charge des batteries paraît insuffisante pour atteindre l'aube.

    La décision de ce vol sera prise en fonction des conditions météorologiques, donc peu de temps avant le départ. Le site Web de Solar Impulse ainsi, bien sûr, que Futura-Sciences rendront compte de l'événement qui pourra aussi être suivi sur Twitter et Facebook.