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    L'anatomieanatomie de la mouche est semblable aux autres insectesinsectes. Les yeuxyeux de la mouche occupent la majeure partie de la tête. La mouche mâle est un peu plus petite que la mouche femelle.

    Découvrir l'anatomie de la mouche. © Don Burkett, Flickr, CC by-nc 2.0
    Découvrir l'anatomie de la mouche. © Don Burkett, Flickr, CC by-nc 2.0

    L'anatomie des mouches

    Un grand merci à Mr Louis de Vos qui a autorisé Futura-Sciences à publier ses photos exceptionnelles de MEBMEB pour que cet exposé soit clair et bien illustré !

    Dans la classe des Insectes, le corps, composé d'anneaux, est divisé en trois segments : tête, thoraxthorax et abdomenabdomen ; les membres sont toujours au nombre de six, avec une ou deux paires d'ailes ; les insectes possèdent l'équivalent d'un squelette extérieur (exosqueletteexosquelette) qui se compose d'anneaux plus ou moins réguliers et complets, réunis de manière plus ou moins solide. Ce tégumenttégument conserve une certaine flexibilité aux articulationsarticulations, mais il présente une dureté considérable. Les insectes respirent au moyen de trachéestrachées et disposent d'un système vasculaire rudimentaire.

    Pour les mouches, détails supplémentaires, mais particuliers à chaque groupe d'insectes, on a, sur la tête, deux yeux composés, trois ocelles ou yeux simples, une paire d'antennes et des pièces buccales de type suçeur ou piqueur, une paire d'ailes et une paire de balanciers sur le thorax ; les anneaux de l'abdomen ne portent pas, en général, d'appendices.

    Morphologie latérale. 01 : trois segments du thorax - 02 : tête - 03 : œil composé - 04 : antenne - 05 : pièces buccales - 06 : palpe - 07 : lèvre supérieure - 08 : lèvre inférieure - 09 : patte - 10 : trochanter - 11 : fémur - 12 : tibia - 13 : tarses - 14 : griffe - 15 : pelote adhésive - 16 : tube de ponte - 17 : abdomen - 18 : balancier - 19 : cuilleron - 20 : aile membraneuse. DR - Reproduction et utilisation interdites
    Morphologie latérale. 01 : trois segments du thorax - 02 : tête - 03 : œil composé - 04 : antenne - 05 : pièces buccales - 06 : palpe - 07 : lèvre supérieure - 08 : lèvre inférieure - 09 : patte - 10 : trochanter - 11 : fémur - 12 : tibia - 13 : tarses - 14 : griffe - 15 : pelote adhésive - 16 : tube de ponte - 17 : abdomen - 18 : balancier - 19 : cuilleron - 20 : aile membraneuse. DR - Reproduction et utilisation interdites

    1. Le système tégumentaire

    De consistance cornée, les diverses parties sont unies entre elles par des membranes flexibles leur permettant une mobilité relative. Il faut donc considérer ce revêtement comme un squelette cutanécutané externe ; il est formé par un hypoderme, et une cuticulecuticule externe rigide incrustée de chitinechitine, substance chimique résistante, dure et imperméable. À cette chitine, viennent s'ajouter des pigments qui donnent aux téguments leur couleur.

    Les poils articulés dans des fossettes entrent plus ou moins profondément dans l'épaisseur de l'hypoderme. L'attache des muscles puissants qui mettent en action les membres et les ailes, nécessite des points d'appui résistants : des saillies intérieures de ce squelette cutané se présentent alors dans le corps.

    2. Le thorax

    Il est toujours subdivisé en trois segments. Chacun porteporte une paire de pattes et, chez les mouches le deuxième, une paire d'ailes membraneuses et le troisième une paire de balanciers destinés à stabiliser le vol de l'insecte.

    Le degré de mobilité que présentent les trois anneaux du thorax par rapport les uns aux autres est assez variable mais le premier segment jouit de l'indépendance la plus grande.

    3. L'abdomen

    Il est la troisième division du corps des insectes, et ordinairement la plus volumineuse, car le thorax ne contenant en somme que les muscles locomoteurs, c'est dans l'abdomen que se trouvent tous les viscères. Cet abdomen a une forme allongée plus ou moins cylindrique, et est formé d'anneaux.

    4.  La tête

    Les yeux à facettes de la mouche occupent une grande partie de la tête. Ils ont l'avantage d'offrir à la mouche un large champ de vision et de détecter les mouvements alentour.

    Antennes de mouche. © L. deVos - Reproduction et utilisation interdites
    Antennes de mouche. © L. deVos - Reproduction et utilisation interdites

    Les antennes, toujours au nombre d'une paire, sont des appendices articulés dont le nombre d'articles est variable. Le plus souvent, l'insecte les porte étendues horizontalement devant lui pour reconnaître le terrain ou palper les objets qui se trouvent sur sa route, mais ce n'est justement pas le cas des mouches chez qui les antennes sont relativement courtes et repliées sur l'avant de la tête.

    Diptère - Tête de face MEB. © L. deVos - Reproduction et utilisation interdites
    Diptère - Tête de face MEB. © L. deVos - Reproduction et utilisation interdites

    Les pièces buccales sont formées du labrelabre, ou lèvre supérieure articulée au crânecrâne. En dessous viennent les mandibulesmandibules puis les mâchoires qui dirigent les aliments liquidesliquides vers le pharynxpharynx. Sous les mâchoires vient la lèvre inférieure qui s'articule à la partie inférieure de la tête. La structure de la lèvre inférieure, qui porte des palpes labiaux, est très compliquée dans certains groupes.

    Tête de profil. Reproduction et utilisation interdites
    Tête de profil. Reproduction et utilisation interdites

    Mais chez les insectes suceurs comme la mouche, la bouche présente des modifications tellement profondes par rapport au schéma général, qu'il faut un examen attentif pour retrouver les éléments constitutifs de ses diverses parties : le tout forme une trompe. La mouche a une préférence pour les aliments liquides car elle ne mastique pas. Elle aspire le liquide avec une trompe rétractilerétractile (le labiumlabium) qu'elle déploie de sa tête. Si un aliment est trop compact, elle le dilue en régurgitant sur lui des substances sécrétées par son intestin contenant des enzymesenzymes. Elle suce ensuite le liquide digéré. En régurgitant fréquemment une partie de son repas précédent, elle transmet des microbes pathogènespathogènes à nos aliments.

    Tête de face. 1 : ocelle, 2 : œil composé, 3 : antenne, 4-6-9-10-11 : pièces buccales formant la trompe dont on voit la coupe à droite du schéma. © DR - Reproduction et utilisation interdites
    Tête de face. 1 : ocelle, 2 : œil composé, 3 : antenne, 4-6-9-10-11 : pièces buccales formant la trompe dont on voit la coupe à droite du schéma. © DR - Reproduction et utilisation interdites

    Chez le moustique, on retrouve les éléments constitutifs précédemment décrits, mais modifiés pour former une structure rigide capable de percer un épidermeépiderme : la lèvre supérieure est allongée en stylet ; la lèvre inférieure disposée en trompe ; les palpes labiaux très courts ; les mandibules, et les mâchoires, toutes allongées en minces filets.

    5. Les pattes

    Chaque patte est composée, quel que soit le type d'insectes, des mêmes parties. La hanche s'articule sur le thorax.

    Mouche patte, extrémité. © DR - Reproduction et utilisation interdites
    Mouche patte, extrémité. © DR - Reproduction et utilisation interdites

    À la hanche s'attache un article de forme très variable, parfois formé de deux divisions, que l'on nomme trochanter.

    Mouche patte, extrémité, 1MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites
    Mouche patte, extrémité, 1MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites

    La troisième partie de la patte, toujours allongée, robuste, est le fémurfémur. À lui s'articule le tibiatibia dont les bords peuvent être armés d'épines. La dernière division de la patte est appelée tarsetarse, composée de plusieurs articles dont le dernier porte des griffes et chez la mouche des pelotes adhésives qui lui permettent de marcher sur les surfaces très lisses et au plafond...

    Mouche patte, extrémité, 2MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites
    Mouche patte, extrémité, 2MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites

    6. Les ailes

    Ces organes sont de larges palettes membraneuses, ordinairement transparentes chez la mouche, formées de deux cuticules maintenues par des nervures solides, de nature chitineuse, et dont les ramifications se répartissent d'une façon invariablement régulière suivant les groupes.

    Mouche, aile, détail et légende. © <a target="_blank" href="http://aramel.free.fr">http://aramel.free.fr</a> - Tous droits réservés
    Mouche, aile, détail et légende. © http://aramel.free.fr - Tous droits réservés

    Chez les mouches, les balanciers remplacent la deuxième paire d'ailes et servent de contrepoids, stabilisateurs du vol, ils permettent ainsi des manœuvres extraordinaires en vol. En vol, les ailes peuvent battre 200 fois par seconde chez la mouche, et chez le moustiquemoustique jusqu'à 800 à 1.000 fois. Elles volent en moyenne à 8 km/h. Elles disposent d'une maniabilité surprenante en vol.

    Diptère balancier, MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites 
    Diptère balancier, MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites 

    7. Le système musculaire

    Les muscles sont répartis par faisceaux de fibres enveloppées d'un sarcolemme ; les faisceaux de fibres musculairesfibres musculaires groupés côte à côte s'insèrent directement aux téguments ou aux proéminences chitineuses ; chez les adultes, les muscles sont moins nombreux et sont mieux délimités que chez les larveslarves. Ces muscles sont surtout logés dans le thorax ; les plus puissants pour les ailes et les pattes. La force musculaire des insectes est considérable : les fourmis qui tirent d'énormes proies par exemple. Mais pour le vol, l'effort n'atteint pas un tel niveau, l'insecte ne pouvant lever un poids supérieur à son corps.

    8. L'appareil digestif et le système glandulaire

    L'appareil digestifappareil digestif des insectes ne présente pas de différences essentielles suivant les groupes quant au nombre et à la disposition des parties, la longueur du tube varie : chez les carnivorescarnivores il est court, tandis que chez les phytophagesphytophages il égale plusieurs fois la longueur du corps. Bouche, pharynx, œsophageœsophage assez court, jabot vaste, avec le rôle d'un premier estomacestomac, se succèdent ; vient ensuite un gésier auquel fait suite l'intestin grêleintestin grêle qui se continue en un gros intestingros intestin terminé par un rectumrectum débouchant à l'anusanus...

    Les glandesglandes annexes sont les glandes salivairesglandes salivaires ; ce sont elles qui fournissent aux moustiques les sécrétionssécrétions anticoagulantes. Viennent ensuite les glandes du tube digestiftube digestif proprement dit. Il existe d'autres glandes destinées à divers usages : la soie, la cire, le veninvenin... Mais, en principe, pas chez les mouches.

    9. L'appareil circulatoire

    Les sucs élaborés dans le dernier estomac traversent ses parois, passent dans la cavité générale remplie de la lymphelymphe, car l'appareil circulatoire n'est pas clos.

    L'appareil circulatoire est composé d'un vaisseau dorsaldorsal qui fait fonction de cœur, fixé à la paroi supérieure du corps. Ce vaisseau est pulsatile. Le sang des insectes est vaguement coloré à cause du plasma lui-même ; les globulesglobules du sang des insectes sont sans couleur.

    10. L'appareil respiratoire

    Il est formé de trachées, tubes fins enveloppant tous les organes se dilatant en sacs aériens chez les insectes qui volent, et débouchant au-dehors par des ouvertures latérales nommées stigmatesstigmates. Chacun de ces stigmates est un orifice arrondi muni d'un opercule et de soies qui empêchent l'introduction des corps étrangers. Les stigmates s'ouvrent sur les côtés du thorax et de l'abdomen. Grâce à une cuticule solide, la trachée demeure béante et ces tubes sont pleins d'airair, et l'animal respire par des mouvements rythmiques des anneaux de l'abdomen.

    11. Le système nerveux et les organes des sens

    Le système nerveux des insectes se compose d'une double chaîne ganglionnaire ventrale occupant toute la longueur du corps. Elle part du ganglionganglion céphaliquecéphalique et forme un collier œsophagien.

    Un des sens les plus développés chez les insectes est assurément la vue. Leurs yeux sont de deux sortes, simples ou composés. Les yeux simples, appelés ocelles, possèdent une rétinerétine, un corps vitré, une couche pigmentairepigmentaire et une sclérotique.

    Ocelle, MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites
    Ocelle, MEB. © L.deVos - Reproduction et utilisation interdites

    Les mouches en ont en principe trois disposés en triangle sur le dessus de la tête. Les yeux composés forment de chaque côté du crâne une saillie arrondie subdivisée en une foule de petites cornées, chaque filament nerveux possède une mini-rétine formée de sept cellules nerveuses unies en un bâtonnetbâtonnet axialaxial. Chacun des multiples petits yeux possède en outre son corps vitré, son cristallin et son propre liquide.

    Les antennes comptent, après les yeux, comme les organes des sens les plus importants. La fonction de ces appendices, tactile, se rapporte sans doute aussi à l'odoratodorat. Le sens de l'ouïe est développé, sans que l'on connaisse son siège, mais les insectes produisent des sons...

    12. Les organes reproducteurs et dimorphisme sexuel

    La reproduction des insectes est, dans la règle, toujours sexuée. Les sexes sont toujours séparés ; l'hermaphrodismehermaphrodisme est l'exception, de même que la parthénogenèseparthénogenèse. Les organes d'accouplementaccouplement sont situés à l'extrémité de l'abdomen. Les insectes sont oviparesovipares. L'appareil génital mâle comporte des testiculestesticules, des canaux déférents, un canal éjaculateur et un pénispénis qui introduit les spermatophores dans le corps de la femelle.

    <em>Calliphora vicina</em>, mouche à viande femelle. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
    Calliphora vicina, mouche à viande femelle. © C. König - Reproduction et utilisation interdites

    Chacun de ces spermatophores est une petite massemasse d'éléments spermatiques enrobée dans de la sécrétion. L'appareil femelle comporte les ovairesovaires avec leurs trompes, un oviducteoviducte avec son vaginvagin et les pièces génitales externes. Les œufs, nés dans les ovaires sont disposés en chapelets. Quand la femelle a été fécondée, ces œufs, avant de quitter le vagin, reçoivent la sécrétion de glandes sébacées qui les rend collants et les aide à demeurer fixés aux corps étrangers. Les femelles ne prennent pas soin des petits, car elles meurent ordinairement après la ponte mais elles assurent à ceux-ci un abri, et une situation en rapport avec le genre de vie de la larve en particulier pour l'approvisionnement en nourriture.

    <em>Calliphora vicina,</em> mouche à viande, mâle. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
    Calliphora vicina, mouche à viande, mâle. © C. König - Reproduction et utilisation interdites

    Un signe facile à voir : la distance entre les yeux composés

    Les mâles meurent quelques jours après l'accouplement, les femelles après la ponte, mais bien des insectes vivent plusieurs années. De manière générale, ceux qui ont eu la vie la plus longue à l'état de larve vivent moins longtemps à l'état d'imagoimago.

    Les différences sexuelles extérieures sont assez nettes, les sexes manifestant un dimorphismedimorphisme plus ou moins prononcé. Les femelles sont souvent plus volumineuses que les mâles et ont l'abdomen plus développé.