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    L'autismeautisme étant encore mal expliqué, personne n'a trouvé la solution miracle pour redonner à ces enfants un développement plus normal. Des thérapiesthérapies s'y essaient, comme la méthode ABA, ou analyse du comportement appliqué. Avec ses réussites, mais aussi ses défauts.

    La méthode ABA, contre l'autisme, jouit d'une certaine popularité dans certains pays du monde mais ne fait pas l'unanimité en France. © Insanemime, StockFreeImages.com, Pixabay, DP
    La méthode ABA, contre l'autisme, jouit d'une certaine popularité dans certains pays du monde mais ne fait pas l'unanimité en France. © Insanemime, StockFreeImages.com, Pixabay, DP

    Face à l'autisme dont les causes primaires restent mystérieuses, que faire ? S'il est pour le moment impossible de traiter le mal à la source, les spécialistes focalisent leur attention sur les symptômessymptômes. Ainsi, malgré ses difficultés, l'enfant autiste n'est pas un murmur hermétique à tout apprentissage. Mais il ne répond pas de façon adaptée aux techniques pédagogiques classiques. C'est alors à ces méthodes de s'ajuster aux capacités et à la logique de l'enfant.

    Diverses thérapies existent, avec plus ou moins d'adeptes. En France, l'une d'entre elles commence à se faire connaître : il s'agit de la méthode ABA (Applied Behaviour Analysis, analyse du comportement appliqué). Née dans les années 1960 aux États-Unis, notamment avec les travaux du Norvégien d'origine Ole Ivar Løvaas, elle s'inspire du béhaviorisme très en vogue à l'époque.

    La méthode ABA repose d'abord sur l'observation du comportement avant action à travers le principe du conditionnement opérant afin d'orienter un patient autiste vers le comportement désiré.

    Le conditionnement opérant, ou les rats de Skinner

    L'expérience est source d'apprentissage. Ainsi, quiconque conduit ses actions en fonction du résultat produit lors des précédentes tentatives. « J'ai fait ceci, cela m'a fait mal, je ne recommencerai plus. » Cette notion issue de la tendance béhavioriste porteporte le nom de conditionnement opérant, et considère que l'individu choisit délibérément s'il doit opter ou non pour un comportement en fonction des conséquences que son acte entraînera.

    Le concept a été démocratisé à la suite de nombreuses expériences du psychologue américain Burrhus Skinner sur des rats en cage dans les années 1950. En appuyant sur un levier, les rongeursrongeurs adaptaient leurs comportements aux conséquences qui en découlaient. Cette action se traduisait pour certains par une récompense alimentaire, ce qui les poussait à y retourner très souvent. Pour d'autres, elle était associée à une décharge électrique douloureuse, les incitant à ne plus reproduire l'expérience. Une même action entraîne des conséquences différentes selon le contexte, les animaux faisaient apparaître ou disparaître un comportement, démontrant d'ailleurs leur plasticité.

    Méthode ABA : réussites et critiques

    La méthode ABA pour les enfants atteints de troubles envahissants du développement se base sur ce principe général. Bien évidemment, on ne met pas les enfants dans des cages. Mais le thérapeute, grâce à un travail intensif de 30 à 40 heures par semaine, tente de faire disparaître les comportements jugés indésirables et de favoriser ceux considérés comme désirables, pour une meilleure intégration dans la société. Elle ne peut fonctionner si elle n'implique pas les parents.

    Différentes études montrent que près de la moitié des enfants autistes soumis à ces programmes intensifs avant l'âge de 3 ans parvenaient à suivre une scolarité normale, ce qui résonne comme une preuve de l'efficacité de la méthode pour les partisans.

    Certains sont plus critiques et reprochent surtout l'utilisation de techniques basées sur le conditionnement opérant, jugé polémique. Ce à quoi les adeptes rétorquent que de nombreux apprentissages reposent d'une façon ou d'une autre sur ce principe, et que la méthode ABA vise juste à adapter ses pratiques à ce processus naturel.

    En France, l'ABA perce peu à peu et est arrivée plus tardivement que dans la plupart des autres pays du monde. Contrairement à des nations comme le Canada, la thérapie, très coûteuse, n'est pas prise en charge par la Sécurité sociale. Elle ne convainc pas tous les spécialistes de l'Hexagone.