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    Plusieurs facteurs concourent au phénomène d'humidité ascensionnelle. Mais les raisons sont généralement très différentes entre les constructionsconstructions anciennes et modernes.

    Quelles sont les causes des remontées capillaires ? La végétation le long des murs peut être à l'origine de problèmes d'humidité. © Adam Jones, <em>Wikimedia Commons,</em> CC by-sa 2.0

    Quelles sont les causes des remontées capillaires ? La végétation le long des murs peut être à l'origine de problèmes d'humidité. © Adam Jones, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.0

    Les constructions anciennes, conçues pour supporter l'humidité

    Les anciens savaient que les matériaux poreux comme le bois, la brique, le calcairecalcaire tendre, le pisépisé... sont sujets aux remontées de sol. Mais ils avaient du bon sens et maîtrisaient intuitivement les principes de la bioclimatique. Même construites sans barrière étanche, leurs maisons reposaient sur des embases faites de pierres denses très peu capillaires : gneissgneiss, granit, schiste...

    Plus le réseau capillaire est fin, plus l’humidité s’élève. Dans les sols gorgés d’eau, les remontées se combinent fréquemment avec des infiltrations latérales. © stopumid.es.tl

    Plus le réseau capillaire est fin, plus l’humidité s’élève. Dans les sols gorgés d’eau, les remontées se combinent fréquemment avec des infiltrations latérales. © stopumid.es.tl

    Les murs étaient conçus pour supporter une certaine quantité d'eau, nécessaire à leur cohésion. Les mortiers de jointoiement et les enduits laissaient respirer les parois et permettaient d'évacuer l'humidité excédentaire. Les caves aux sols en terre battue étaient ventilées par des soupiraux. Le cas échéant, on plaçait à la base des mursmurs extérieurs des assécheurs en poterie. Sans ce savoir-faire, nos vieilles bâtisses auraient disparu depuis longtemps.

    Masse volumique des matériaux utilisés dans la construction traditionnelle. © DR
     
    Masse volumique des matériaux utilisés dans la construction traditionnelle. © DR

    Causes des remontées capillaires dans les constructions anciennes

    Dans l'immense majorité des cas, les pathologiespathologies des constructions anciennes sont le fait de transformations environnementales et de rénovationsrénovations inopportunes :

    • Le développement urbain, en supprimant les fossés de drainagedrainage, a contribué à augmenter la rétention d'eaurétention d'eau des terrains.
    • Le passage répété de véhicules à proximité des bâtiments provoque des vibrations pouvant engendrer tassements et fissures.
    • Des parties de murs poreux autrefois à l'air libre sont mises en contact avec l'humidité du sol à cause d'une surélévation de terrain, de la réalisation d'un ouvrage maçonné.
    • De la végétation plantée devant un mur de façademur de façade le prive de l'ensoleillement qui l'aidait à évacuer son humidité.
    • L'ajout d'un étage exerce sur les fondations des charges susceptibles de les déstabiliser et de les rendre plus sensibles à l'humidité ascensionnelle.
    • L'utilisation de produits « fermés » tels les joints et enduits à base de ciment, les revêtements plastiquesplastiques, les isolants synthétiques... potentialise les problèmes en emprisonnant l'eau dans les murs. Lors des périodes de grand froid, les éléments de maçonnerie augmentent de volume et éclatent sous l'action du gelgel.
    Le terrain voisin a été surélevé et son niveau dépasse désormais la limite d’étanchéité. En présence d’un sol humide, les remontées capillaires surviennent tôt ou tard. © smabtp.fr
     
    Le terrain voisin a été surélevé et son niveau dépasse désormais la limite d’étanchéité. En présence d’un sol humide, les remontées capillaires surviennent tôt ou tard. © smabtp.fr

    Causes des remontées capillaires dans les constructions modernes

    Dans la construction moderne, le respect du DTU 20.1, devenu la norme NF P 10.202, limite considérablement les risques de remontées capillaires. Mais, si la maison se retrouve en contrebas d'un terrain, à la suite d'un aménagement paysager par exemple, la coupure de capillarité devient inopérante. Toutefois, l'examen des litiges montre que les désordres sont dus fréquemment à de mauvaises pratiques constructives ou des malfaçons :

    • La maison est bâtie sur un terrain marécageux ou une zone inondable au mépris de la réglementation.
    • La proximité d'une nappe phréatiquenappe phréatique n'a pas été prise en compte.
    • L'arase étanche est discontinue ou mal située au départ ; les matériaux employés sont inappropriés...
    • L'étanchéitéétanchéité des fondations s'est dégradée ou a été négligée lors de la construction. Le constructeur peut avoir omis ou mal conçu le système de drainage rendu indispensable par la nature du terrain. Il arrive aussi, pour des raisons de coût, que l'on supprime les regards de visite permettant l'entretien du dispositif.
    • Ailleurs, un regard d'évacuation sous-dimensionné finit par s'obstruer et déborder.

    La liste n'est pas exhaustive. Lorsque la responsabilité des entreprises exécutantes est engagée, il faut faire jouer la garantie décennale. Si l'on est confronté à un problème de mitoyenneté, on peut toujours essayer de se parler avant de mener une action en justice.