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    Le Bordelais est une vaste région viticole, plus de 100.000 hectares ! Il possède de ce fait une géologiegéologie variée, mais sans trop, car la région fut envahie par l'Atlantique au cours des cinquante derniers millions d'années, ce qui a formé un substratsubstrat assez homogène de calcairecalcaire et d'argileargile.

    Château Franc Mayne, le Bordelais est une célèbre région viticole. © ChâteauFranc Mayne, Domaine public

    Château Franc Mayne, le Bordelais est une célèbre région viticole. © Château Franc Mayne, Domaine public

    Le Bordelais calcaire

    Peu de mouvements tectoniques ont affecté le Bordelais, et les changements apportés ont surtout consisté en épandagesépandages de graviers ou « graves », distribués par les méandres vagabonds de la Garonne et de la Dordogne, et le sculptage du paysage par leurs affluents en collines et mamelons peu pentus.

    C'est suffisant toutefois pour instaurer dans le Bordelais un contrastecontraste saisissant entre terroir de calcaire et terroir de gravier, souligné ici et c'est l'une des grandes caractéristiques des vins du Sud, par l'utilisation de plusieurs cépages. Les bordeaux rouges sont traditionnellement un mélange, techniquement appelé « assemblage », de merlotmerlot et de cabernet-sauvignon, avec parfois un peu de Cabernet franc et de Malbec. Or les vignerons se sont aperçus que le merlot préfère le calcaire, alors que le cabernet-sauvignon préfère le gravier.

    Les régions viticoles du Bordelais. Parmi tous les vins de Bordeaux, citons les plus connus : Médoc, Margaux, Saint-Émilion, Sauternes... © DalGobbom GNU Free Documentation License version 1.2

    Les régions viticoles du Bordelais. Parmi tous les vins de Bordeaux, citons les plus connus : Médoc, Margaux, Saint-Émilion, Sauternes... © DalGobbom GNU Free Documentation License version 1.2

    Saint-Émilion, Mouton-Rothschild, Pétrus... Les grands crus

    Du coup, les terrains majoritairement calcaires du Libournais, en rive droite de la Garonne, et notamment Saint-Émilion, privilégient le merlot (typiquement 85 % de merlot et 15 % de cabernet dans un Saint-Émilion), alors que c'est l'inverse dans les graves du Médoc en rive gauche (typiquement 85 % de cabernet et 15 % de merlot). Les graves du Médoc sont spectaculaires. Leur couverture rocailleuse dépasse dix mètres par endroits, drainant efficacement l'eau et réchauffant la vigne en emmagasinant la chaleur du soleil.

    Ces cailloux multicolores jonchent le domaine de Château Figeac, l’un des rares grands crus de Saint-Émilion à posséder un terroir de « graves », déposés par l’Isle et la Dordogne, plutôt qu’à reposer sur du calcaire, comme la plupart des domaines de l’appellation. © C. Frankel

    Ces cailloux multicolores jonchent le domaine de Château Figeac, l’un des rares grands crus de Saint-Émilion à posséder un terroir de « graves », déposés par l’Isle et la Dordogne, plutôt qu’à reposer sur du calcaire, comme la plupart des domaines de l’appellation. © C. Frankel

    C'est sur une telle « croupe » de graviers que sont élevés les plus grands crus classés de Bordeaux : les pauillacs avec en tête le Lafite-Rothschild et le Mouton-Rothschild. Mais le calcaire, mâtiné d'une touche d'argile, ne s'avoue pas battu car il réplique dans le Libournais avec l'exceptionnel Pomerol et son célèbre cru Pétrus. Calcaire contre gravier : la lutte est grandiose !