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    Le Pléistocène est la première époque géologique du Quaternaire. Elle débute avec la fin du Pliocène il y a 2,58 millions d'années et se termine il y a 11 700. Elle est suivie par l'Holocène, qui est l'époque géologique actuelle.

    Le Pléistocène se divise en 2 étages géologiques qui forment le Pléistocène inférieur : le Géliasien (2,58 à 1,80 Ma) et le Calabrien (1,80 Ma à 781 000 ans avant le présent). S'ensuit le Pléistocène moyen, appelé également Ionien (781 000 à 126 000 ans avant le présent) et le Pléistocène supérieur, aussi souvent appelé Tarentien (126 000 à 11 700 ans avant le présent).

    La base du Pléistocène est définie par une inversion du champ magnétique. La fin de cette époque est définie par la terminaison du Dryas récent, qui représente la dernière oscillation froide avant la période chaude qui marque l'Holocène.

    Evolution des températures entre le fin du Pléistocène et l'Holocène © Daniel E. Platt, Marc Haber, Magda Bou Dagher-Kharrat, Bouchra Douaihy, Georges Khazen, Maziar Ashrafian Bonab, Angélique Salloum, Francis Mouzaya, Donata Luiselli, Chris Tyler-Smith, Colin Renfrew, Elizabeth Matisoo-Smith &amp; Pierre A. Zalloua, <em>Wikimedia Commons</em>, cc by-sa 4.0
    Evolution des températures entre le fin du Pléistocène et l'Holocène © Daniel E. Platt, Marc Haber, Magda Bou Dagher-Kharrat, Bouchra Douaihy, Georges Khazen, Maziar Ashrafian Bonab, Angélique Salloum, Francis Mouzaya, Donata Luiselli, Chris Tyler-Smith, Colin Renfrew, Elizabeth Matisoo-Smith & Pierre A. Zalloua, Wikimedia Commons, cc by-sa 4.0

    Paléogéographie et climat

    Étant donné qu'il s'agit d'une époque géologique récente, la configuration des continents est quasiment celle que nous connaissons actuellement, à quelques kilomètres près.

    Le climat est quant à lui bien différent. Le Pléistocène se caractérise en effet par plusieurs cycles de glaciation particulièrement intenses. Durant les phases maximales d'englacement, jusqu'à 30% de la surface de la TerreTerre seront ainsi recouverts par les glaces, avec des glaciersglaciers descendant parfois jusqu'à 40° de latitudelatitude nord. La plupart des grandes chaînes de montagnes (Cordillère des Andes, Alpes, Atlas...) sont recouvertes de grands glaciers. L'Europe est particulièrement touché par cet englacement, avec la fusionfusion de plusieurs glaciers qui vont former des inlandsisinlandsis, des glaciers continentaux qui peuvent avoir une épaisseur de 3 km. Ainsi, l'ensemble de la Scandinavie est pris sous la glace. Cette massemasse gelée s'étend jusqu'en Grande-Bretagne et en Allemagne. En France, les glaciers qui couvrent les Alpes descendent jusqu'à l'emplacement actuel de la ville de Lyon. Les traces de ce passé glaciaire y sont d'ailleurs toujours visibles, avec la présence de nombreux blocs erratiquesblocs erratiques dans la ville, comme le Gros Caillou.

    L'Europe il y a 20 000 ans, durant le dernier maximum glaciaire © Ulamm, <em>Wikimedia Commons</em>, cc by-sa 3.0
    L'Europe il y a 20 000 ans, durant le dernier maximum glaciaire © Ulamm, Wikimedia Commons, cc by-sa 3.0

    Durant cette époque géologique, les alternances de glaciations et périodes interglaciaires font varier significativement le niveau des océans, avec des chutes du niveau de la mer de plus de 100 mètres durant les périodes glaciairespériodes glaciaires, et une remontée des eaux causant l'inondationinondation de nombreuses régions lors des périodes plus chaudes. Cette remontée temporaire des eaux pouvait être contrée en partie par le rebond isostatique que connaissait alors certaines régions libérées du poids de la glace.

    Ces glaciations ont marqué profondément le paysage. Elles sont à l'origine de nombreux lacs et vallées que nous observons aujourd'hui.

    L'étude des glaciations du Pléistocène a montré qu'elles présentent un caractère cyclique, lié aux variations de l'orbiteorbite terrestre. Il s'agit des cycles de Milankovitchcycles de Milankovitch. Les maximums glaciaires se sont donc produits à des intervalles de 40 000 à 100 000 ans, entrecoupées de périodes plus tempérées pouvant durer 10 000 à 15 000 ans.

    Faune et flore

    Les plantes et animaux présents au Pléistocène à la fois dans les océans et sur les continents sont globalement très similaires à ce que l'on observe aujourd'hui. Le mot Pléistocène provient d'ailleurs de la constructionconstruction par Charles Lyell des termes grecs pleistos et kainos, qui signifient « le plus nouveau ». Cette époque est surtout caractérisée par le développement des homininéshomininés et plus particulièrement par l'évolution du genre HomoHomo.

    La mégafaune du Pléistocène © Mauricio Antón, <em>Wikimedia Commons</em>, cc by 2.5
    La mégafaune du Pléistocène © Mauricio Antón, Wikimedia Commons, cc by 2.5

    Déjà présent depuis le Pliocène, les homininés du genre Homo se développent à partir du Géliasien. Plusieurs espècesespèces, comme Homo floresiensis, Homo luzonenesis, Homo denisovensis ou encore Homo neanderthalensis vont alors coexister et se succéder durant le Pléistocène. Homo sapiensHomo sapiens apparait quant à lui il y a environ 300 000 ans pour devenir l'espèce dominante. Au début du Paléolithique supérieur, toutes les autres espèces aurons disparu (environ 30 000 ans avant le présent).

    Ces différentes communautés préhistoriques subissent, que ce soit en Europe ou en Asie, les différents cycles glaciaires auxquelles elles doivent s'adapter. Ces conditions difficiles ont certainement poussé les hommes à se développer, notamment en domestiquant le feufeu il y a environ 400 000 ans. Le Pléistocène est ainsi marqué par l'évolution des outils et des techniques de chasse, jusqu'à la domestication du chien et l’avènement de l’agriculture, qui marque la fin de cette époque.

    Le développement d'Homo sapiens est d'ailleurs souvent mis en cause dans la disparition de certaines espèces de grands mammifèresmammifères, notamment les mammouthsmammouths. Les tigres à dents de sabretigres à dents de sabre et d'autres espèces de la mégafaunemégafaune qui caractérisent cette époque géologique finissent également par disparaître.