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    Glenn aux commandes d'Atlas

    Glenn aux commandes d'Atlas

    Et en ce 20 février 1962, John GlennJohn Glenn, à nouveau sanglé dans sa capsule, n'a pas perdu espoir. Il est même convaincu que cette date marquera à jamais l'histoire de l'Amérique, et même du monde. Sa fuséefusée Atlas étincelle sous le soleil, des fumerolles de vapeur blanche s'en échappent régulièrement, signe que les réservoirs se remplissent et que les opérations suivent leur cours.

    La mise à feu était prévue pour 9h47. Quarante secondes avant l'instant fatidique, une sirène retentit sur la base et dans les blockhaus où une armée de techniciens se préparaient à accomplir une suite de tâches qu'ils avaient répétées un nombre incalculables de fois, jusqu'à obtenir un automatisme parfait, digne d'une mécanique de haute précision.

    T.J. O'Mailey était ce jour-là responsable de la vérification des tests ultimes, autrement dit de la check-list. Il hurla dans son micro "Vérification d'état !" Et poursuivit.

    "Pressurisation ?"
    "Go !"
    "Oxygène liquide ?"
    "Voyant de niveau plein allumé."
    "Vous êtes go", ajouta O'Mailey, puis poursuivit "retrait des ombilicaux".

    O'Mailey savait que, même en cas de mauvaise appréciation du niveau du réservoir d'oxygène liquide de la fusée, Atlas disposait d'une réserve largement suffisante pour faire brûler tout le carburant jusqu'à la mise en orbite.

    "TélémétrieTélémétrie ?"
    "Go pour le lancement."
    "Capsule Mercury ?"
    "Go !"

    "Tous les panneaux de préparatifs sont bons", clama O'Mailey.

    A ce moment au centre de contrôle, un voyant vert s'allume. Il est surmonté d'un mot : "ready".

    Puis : "Ombilical retiré, tous les enregistreurs sur rapide", commanda O'Mailey. "Compte à T moins 18 secondes. Moteurs en marche !"

    "Tu as le signal de mise à feu", annonça l'astronauteastronaute Scott Carpenter à John Glenn depuis le blockhaus de lancement.

    "Good Speed, John Glenn !" lui dit Scott Carpenter en égrenant les dernières secondes. Ses paroles furent soudain noyées dans le vacarme des propulseurspropulseurs qui s'allumaient. "Trois... deux... un... zéro !"

    L'Atlas 1 de John Glenn au décollage, le 20 février 1962<br />Photo NASA

    L'Atlas 1 de John Glenn au décollage, le 20 février 1962
    Photo NASA

    Le spectacle devint surréaliste. Dans le plus grand silence, l'enfer se déchaînait autour de l'Atlas. Une éruption de flammes orange et de fumées blanches et noires commençait à avaler la fusée lorsque, cinq secondes plus tard, le bruit terrifiant frappa le blockhaus de plein fouet en un véritable tremblement de terretremblement de terre.

    Les trois moteurs principaux et les deux moteurs verniers d'Atlas hurlaient toute leur puissance tandis qu'à bord de Mercury, la voix de John Glenn tremblait sous l'effet des vibrationsvibrations. "Roger ! Nous sommes partis ! L'horloge fonctionne."

    Vingt minutes plus tard, avec Glenn, toute l'Amérique était en orbite. Quant à la fusée Atlas, elle était entrée dans l'Histoire, par la grande porteporte.