Né le 28 janvier 1701, fils d'un receveur des finances, Charles Marie de La Condamine est l'exemple même du savant aventurier du XVIIIème siècle.

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Orphélin très jeune, il est élevé par une sœur affectueuse. Il reçoit un enseignement classique et une formation en mathématiques de haut niveau au Lycée Louis Le Grand. En 1719, il s'engage dans la cavalerie et participe à la guerre contre Philippe V d'Espagne qui tentait de récupérer la Sardaigne et la Sicile. Pendant cette campagne, La Condamine attrape la petite vérolepetite vérole, ce qui va marquer profondément sa personnalité. D'après Condorcet, « Les changements qu'elle avait fait à sa figure le frappèrent tellement qu'il n'osait pas se flatter de plaire. » /q>>/>/q>C'est peut-être pour cela qu'il va se marier très tard, avec sa nièce, après avoir obtenu l'indispensable autorisation papale.

Doué pour les affaires, La Condamine saisit une occasion extraordinaire pour s'enrichir en 1729 : avec Voltaire, ils exploitent une faillefaille dans la conception d'une loterie. En 1730, il entre à l'Académie des sciences en qualité d'adjoint chimiste. Mais, attiré par les voyages, il participe l'année suivante au périple de Duguay-Trouin, notamment en Méditerranée, et rapporte pour l'Académie des sciences une extraordinaire moisson d'observations qui vont des sciences naturelles jusqu'à l'archéologie, en passant par les coutumes des pays visités.

C'est alors qu'il s'engage résolument aux côtés de Maupertuis et de Voltaire dans la querelle qui oppose cartésiens et newtoniens sur la figure de la TerreTerre. Il offre immédiatement sa candidature pour l'une des expéditions scientifiques les plus périlleuse du XVIIIème siècle : il part en 1735 pour mesurer l'arc du méridienméridien à Quito, à l'époque dans la vice-Royauté du Pérou.

L'équipe comprend également les Académiciens Louis Godin (1704-1760) et Pierre Bouguer (1698-1758), le futur Académicien, Joseph Jussieu (1704-1779) et plusieurs autres techniciens. Cette mission qui mesure avec une grande précision le méridien, se solde malheureusement en 1743 par un terrible bilan humain : trois morts parmi les techniciens, dont l'un assassiné par.... un amant jaloux

Pendant cette campagne, Godin, La Condamine et Bouguer vont se quereller pour des raisons qui tiennent davantage à leurs incompatibilités d'humeur qu'à la science. Une fois rentrés en France, les deux derniers vont continuer à s'affronter de manière pathétique jusqu'à la mort de Bouguer.

La Condamine quitte le Pérou en mai 1743, après 8 ans de travaux. Mais au lieu de revenir directement en France, il choisit de musarder en Amazonie : il descend le fleuve partiellement sur un radeau, et rapporte une remarquable description ethnographique des Indiens, de leurs flèches empoisonnées et de leurs coutumes. Il dresse une carte du fleuve et observe des plantes comme le quinquina et caoutchouccaoutchouc, espèceespèce inconnue jusqu'alors en Europe. Il n'oublie pas non plus d'étudier l'inoculation de la petite vérole, méthode utilisée par les Indiens du Para (Brésil) pour prévenir cette maladie et de mesurer à Cayenne la longueur du pendule qui bat la seconde.

Il revient en France très diminué par les nombreuses maladies attrapées au cours de l'expédition dont la malariamalaria. En 1757, il profite d'un voyage en Italie pour obtenir l'autorisation de se marier. En 1760, il devient immortel en entrant à l'Académie Française.

Il meurt le 4 février 1774.

Pour en savoir plus : "La Science au péril de sa vie" et "Les aventuriers de la mesure du monde" d'Arkan SimaanArkan Simaan, Editions : Vuibert- Adapt